Comme expliqué dans notre compte-rendu des 24 Heures de Dubaï samedi, l'équipe AC Motorsport engageant l'Audi RS 3 LMS TCR confiée à Stéphane Perrin, Vincent Radermecker, Tom Boonen et Gilles Magnus a plus que marqué les esprits lors de ce week-end aux Emirats, décrochant une nouvelle pole position en Division TCE, la deuxième consécutive, des oeuvres de Vincent Radermecker, avant de mener la majeure partie de la course. Tout se présentait donc de la meilleure des façons...
Sur le coup de 22 heures, la #188 était cependant annoncée arrêtée. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la voiture était... en panne d'essence ! La raison ? Une erreur de lecture par les commissaires de faction à la pompe à essence ! La voiture était ramenée à la ficelle et pouvait repartir en 6ème position, après avoir perdu 3 tours. Tout était à refaire, mais il en fallait plus pour décourager l'équipage. Gilles Magnus, auteur de trois relais durant la nuit, était mis à rude contribution, et avec ses équipiers, il reprenait 2 à 3 secondes au tour à la concurrence. A ce rythme, et grâce à la stratégie de l'équipe, la #188 retrouvait le leadership sur le coup de 4h30. A l'aube, Vincent Radermecker accentuait encore l'écart, puis Stéphane Perrin parvenait à prendre un tour d'avance sur les dauphins en Division TCE et dans la Classe TCR.
Alors que Perrin laissait le volant à Tom Boonen, l'Audi AC Motorsport était passée en mode gestion. C'est alors que notre ex-cycliste de classe mondiale entendait un bruit sourd au niveau de la roue arrière-droite ! C'était le porte-moyeu qui venait de lâcher.... La roue frottait et mettait le feu à la voiture. La fumée envahissait l'habitacle, mais Boonen réussissait l'exploit de ramener l'Audi au stand en passant la tête par la fenêtre ou en roulant avec la porte ouverte !
Les mécanos parvenaient à remettre la voiture en piste en 30 minutes. C'est Gilles Magnus qui reprenait le volant, mais il s'arrêtait immédiatement, la poudre d'extincteur - très volatile - restée dans l'habitacle asphyxiant le pilote ! Après un second nettoyage complet, Gilles pouvait repartir en 5ème position. Il restait 3h30, mais la #188 avait perdu plus de 12 tours dans la mésaventure et tout rêve de podium s'était envolé. C'est donc par un top 5 en Division TCE et en Classe TCR que le double tour d'horloge s'achevait.
"On est passé tout près de notre première victoire dans une course de 24 heures, analyse Stéphane Perrin. Même si on a l'expérience de ces courses d'endurance, on commençait à y croire au petit matin. On a tous, pilotes, mécanos, ingénieurs, team-manager, réalisé le week-end parfait : zéro faute en piste, la stratégie, les pit-stops... On a clairement encore franchi une étape, on capitalise l'expérience à chaque sortie et nous avons déjà une longue liste d'améliorations à mener en vue de la prochaine course. Rouler dans une telle voiture et avec des gars comme ça, quel pied ! On a tous eu la banane durant cette semaine et c'est ce sentiment de partage, de professionnalisme et de franche camaraderie que je retiendrai. On va bien finir par en claquer une cette saison !" Ce qui est d'ailleurs tout le mal qu'on puisse souhaiter à la formation gérée par Arnaud Quédé et ses hommes... (Vincent Franssen)