Pour les inconditionnels de sport auto, chaque 1er Mai est un jour férié, mais aussi, et sans doute surtout, la date d'un triste anniversaire. Nous sommes des centaines, des milliers sans doute, à avoir été les supporters de ce génial Brésilien devenu prince, puis roi de la Formule 1 après un incroyable exploit sous la pluie d'un Grand Prix de Monaco légendaire, au volant d'une modeste Toleman Hart. Une petite journée après le décès de l'Autrichien Roland Ratzenberger, victime d'un horrible accident aux commandes de sa Simtek lors des qualifications du Grand Prix d'Imola 1994, Ayrton Senna a quitté la bonne trajectoire dans la courbe de Tamburello, brisant nos rêves d'enfant, d'adolescent ou d'adulte passionné. L'annonce de son décès, peu de temps après, a changé la face de la F1. Une autre légende, Michael Schumacher, allait le relayer au Panthéon du sport auto, faisant à son tour chavirer les foules. Mais Senna avait ce petit quelque-chose de mystérieux, de mystique, qui en faisait un dieu de la course. Une idole. Son couvre-chef jaune rayé de bleu et de vert restera sans doute le plus célèbre de l'histoire. C'était il y a près d'un quart de siècle. Déjà. Et dans nos mémoires, c'était hier. P... de course, p... de week-end et p... de destin. (Vincent Franssen)