Quelques semaines à peine après l’épisode malheureux des 12 Heures de Spa, où la Mitsubishi Lancer Evo.8 DTC Team d’Alain Bader et Sarah Bovy avait été trop rapidement contrainte à l’abandon, le duo liégeois et la nipponne des pistes étaient de retour dans le cadre des Belgian Touring Car Series ce week-end, toujours sur le circuit de Francorchamps.
Et dès les essais, en dépit d’une roue avant frottant contre la carrosserie dans le Raidillon, le duo Bader-Bovy pouvait juger de l’évolution positive de la Lancer Evo.8 confiée à SpeedWorld Racing pour ce qui est de la partie technique, ce qui permettait à Alain Bader de signer le 4ème meilleur chrono en T3 lors de la première qualification, tandis que Sarah Bovy défrayait la chronique vendredi en fin de journée, en détenant longtemps la pole dans sa classe, avant de céder face aux coups de boutoir, ou plutôt à la pression du turbo de l’une des BMW de l’équipe DB Motorsport.
"Je suis absolument satisfait du comportement de la voiture, car nous sommes de retour dans le peloton de tête de la T3, avec des BMW 320d au châssis de type WTCC et des VW Scirocco officielles, expliquait Alain Bader. L’épisode des 12 Heures de Spa n’est plus qu’un mauvais souvenir, et l’objectif est de retrouver le podium au plus vite, et si possible dès ce samedi…"
Si les départs des sprints de 60 minutes constituant le programme du BTCS en lever de rideau de très populaires 25 Heures VW Fun Cup (32.500 spectateurs !) étaient de type lancé, afin d’éviter aux mécaniques de trop chauffer dans la fournaise de Francorchamps, un début d’incendie sur une voiture de la Classe S1 obligeait Alain Bader à… s’immobiliser, puis à manœuvrer, avant l’envol de la première course. "J’ai directement eu une alerte au niveau de la température d’eau, qui m’a obligé à me déporter sur le côté de la piste dans le Raidillon, de manière à refroidir le tout. Les autres ne m’ont pas attendu, bien sûr… Au moment de reprendre un élan normal, j’étais 10ème en T3 et 24ème du général. Tout était à recommencer… Je suis remonté au 5ème rang de la catégorie, aux portes du top 10 général, et Sarah a complété le travail en prenant la 4ème place. C’est positif, car sans cette surchauffe due à une circonstance exceptionnelle, et dont nous ne sommes en rien responsables, nous pouvions terminer à la 2ème place en T3…"
C’est Sarah Bovy qui prenait le volant de la Mitsubishi DTC Team lors de la seconde joute… "Mine de rien, cela faisait un certain temps que je n’avais plus pris un départ au volant d’une voiture puissante, et avec un tel enjeu, commente la jeune Liégeoise. Mais tout s’est passé au-delà de mes espérances, puisque je pointais en tête de la T3 dans le Raidillon… avant une longue neutralisation due à un énorme crash qui a eu lieu derrière nous. Dès le restart, je me suis battue avec Nico Verdonck et sa BMW pour conserver la tête de la classe…" Et si la Lancer regagnait la pitlane au 2ème rang, dans le sillage de la 320d, Alain Bader reprenait la piste… en tête !
"Instant choisi par le quatrième rapport de la boîte de vitesses pour sauter sans prévenir, ce à plusieurs reprises, regrette Alain. La BMW n’a bien sûr pas demandé son reste, d’autant que ce 4ème rapport a fini par disparaître. La seconde BMW est revenue sur moi, et ma température d’eau était de nouveau dans le rouge. J’ai bien tenté de résister, mais plutôt que de tout casser, j’ai préféré soulager dans les endroits du circuit où on est à pleine charge. La fin de la course s’est malheureusement transformée en vrai chemin de croix, avec des projections d’eau issue du système de refroidissement sur le pare-brise, une inquiétante fumée blanche… et même un début d’incendie au niveau de l’échappement ! Par bonheur, derrière, ils se battaient entre eux, et j’ai pu préserver notre 3ème place en T3 ! Mais il s’en est fallu de peu, et j’ai passé la ligne d’arrivée en roues libres…"
"En dépit de ces avatars, on peut raisonnablement se montrer satisfaits du week-end, puisque l’objectif était de retrouver le top 3 dans notre classe. L’auto est performante, on l’a démontré à plusieurs reprises tant aux essais qu’en course, et elle continue de gagner en fiabilité. Les températures caniculaires qui ont sévi sur Spa ce week-end n’ont bien sûr pas facilité le refroidissement des mécaniques. Sans ces coups de chaud, deux médailles d’argent étaient à notre portée, ce qui, dans un contexte aussi relevé, est franchement très bien…" (Vincent Franssen)