Président du Motor Union Yvo Grauls qui a tant animé le sport automobile dans la région d’Erquelinnes, Michel Kirsch avait annoncé que la 38ème édition du Claudy Desoil Rallye serait sa dernière. En compagnie de sa petite équipe souvent très efficace, il a permis à de nombreux équipages de passer beaucoup de bon temps dans une région qui aime le sport moteur. Pour cette dernière avec 'papa' aux commandes, Anthony Kirsch avait réussi le pari fou de s’aligner avec une Skoda Fabia Rally2. Et en compagnie de son ami Ludovic Blaton, le duo a fait la différence dès le début de l’épreuve, puisqu’il précédait déjà Lorys Nuyts de 7 secondes dès la première spéciale. A sa décharge, le pilote de la DS3 R5 rencontrait ensuite d’importants soucis de freins qui expliquent en grande partie la différence de temps entre le futur 2ème et l’indiscutable vainqueur.
Mais entre les R5, un certain Frédéric Quoniou, également local du rallye, a fait très fort en début d’épreuve avec sa Mitsubishi Lancer Evo8 ex-Grégory Orban. Il se permettait même un meilleur temps devant Kirsch dans la 3ème spéciale avant, malheureusement, de casser son pont. A la 2ème place, Jean-Louis de Roeck prenait provisoirement l’avantage sur Nuyts avec sa Porsche 997 GT3, à l’aise sur ce parcours très rapide. Néanmoins, il parvenait à contenir les assauts de Johnny Vanzeebroeck (Lancer Evo10 R4) qui reconnaissait être parti un peu calmement en première boucle. Si la 911 était bien sûr très appréciée, les BMW l’étaient tout autant avec la version 130i d’Olivier Grevesse qui parvenait à contenir la M3 de Bror Lehoucq qui voulait avant tout terminer avec Jonathan Kirsch, l’autre fils de Michel. Devant les BMW, Steve Vermeiren réalisait une nouvelle fois une toute bonne performance avant de casser une rotule. Quant à la dernière performance de la Division 4, elle revenait à Gauthier Paquet qui voyait l’arrivée avec sa Peugeot 205 Kit-Car. Surtout, il remportait de belle manière la classe 12 devant Serge Meurens (Ford Fiesta R200) qui reste une belle référence.
Du côté des deux roues motrices de moins de trois litres chaussées obligatoirement de pneus de tourisme (D1-2-3), ils étaient 44 au départ et un joli trio s’annonçait pour la victoire entre les Opel Astra et la Renault Clio de Thomas Delrez. Si ce dernier devançait de peu l’Opel de Julien Delleuse, il devait malheureusement se ranger après la deuxième boucle suite à des soucis moteur. Et comme au Salamandre, Delleuse junior remportait une nouvelle victoire, cette fois en Astra, toujours avec Alix Stevenaert à sa droite. Deuxième, Eddy Marique sait que l’écart avec la meilleure Opel s’explique en grande partie avec des pneumatiques différents. Il signe néanmoins une bonne 2ème place devant Alban Munaro, qui réalise sa plus belle performance au général en grimpant sur le podium final. Non loin, Vilmo Boet aura encore prouvé qu’une Corsa reste très compétitive en 1600cc et il devançait la BMW 130i de Denis Willem, tous deux remportant sans discussion leur classe respective. Sixième avec une originale Opel Omega très proche de la série, Peter Vanderhauwaert a également assuré le spectacle durant toute la journée.
Côté performance du jour, on retiendra aussi celle de Lionel Radoux (Peugeot 106) qui a devancé de belle manière Arnaud Vincke (205) dans une classe 8 riche de 10 partants. Mais c’était encore mieux en 2-5 où ils étaient 12 au départ ! Et une nouvelle fois, Marvyn Henrard y régnait en maître avec sa VW Polo qu’il emmenait dans le top 10 pour 5 secondes face à Xavier Lebailly (106), qui était un des vainqueurs du nouveau classement Master qui met à l’honneur les plus de 50 ans. Seizième et 2ème en classe 5, le Néerlandophone Geert Gabriels prenait finalement l’avantage sur Augustin Petit sur des 106 similaires. Même s’il a rencontré de nombreux soucis durant la journée, Anthony Riccio (Seat Ibiza TDI) repartait finalement avec la victoire de classe au même titre qu’Antoine Delmoitiez, auteur d’une jolie course avec sa Citroën AX, certainement la plus petite voiture du plateau, 21ème du général sur les 28 classés.
Avec 27 historiques (dont 3 Démo), les bolides du temps d'avant ont de plus en plus la cote dans les épreuves régionales. Côté Classic, cela ressemble davantage à une coupe Escort où Pascal Regnier et Maryline Furnemont (Ford Escort MK2), également vainqueurs Master, ont regnié en maîtres. Ils s’imposent avec plus de 4 minutes d’avance sur la version MK1 de Rudy Buyse qui précédait les MK2 de Pascal Goffaux et Luc Savigny, séparées de seulement 12 secondes pour la dernière marche du podium. Quant à Christian Delleuse et Maïté Kirsch, dernier enfant de Michel en course, ils rencontraient trop vite une fuite d’huile sur la MK2, de quoi les forcer à en rester là.
En S/R, c’était plus exotique puisque les anciennes ne doivent pas être exactement conformes aux spécifications de l’époque. Après beaucoup d’expériences en rallye-sprint, Anthony Mayné et Christian Knott ne regrettaient pas le déplacement même si leur BMW E30 a montré quelques signes de faiblesse sur un parcours et une météo qui a fait souffrir voitures et équipages. Néanmoins, ils parvenaient à garder l’avantage sur Olivier Saucez, une nouvelle fois très à l’aise avec sa 205. Quant à Guy Wauthier (BMW 323), c’est sur la fin qu’il parvenait à grimper sur le podium face à Michel Bernard, auteur d’une très belle course avec sa Toyota Starlet, récompensé pour sa part par une victoire de classe.
Enfin, quelques lignes sur les derniers vainqueurs en Master, nouveau classement créé par l’ASAF pour mettre à l’honneur les pilotes et copilotes de plus de 50 ans. Si le duo De Roeck-Milleville l’emportait en D4, c’est David Strotz (à droite de Boet) qui était le copilote mis à l’honneur en D1-2-3 au même titre que Knott (à droite de Mayné) en PH/SR et Saucez du côté des pilotes Classic. Pour rappel, Lebailly, Regnier et Furnemont étaient également mis à l’honneur dans les autres classements. (Vincent Franssen & Com / Photos Marvin Ponsart & Lorick Jacquemin)