Voilà, au Mexique, les moteurs se sont tus, et du côté du Touquet, à un jet de pierre de chez nous, le rallye s'est achevé normalement samedi soir, sans que personne ne comprenne réellement pourquoi eux ils ont pu, et nous pas... Ce dimanche matin, on aurait dû être du côté de Spa, à suivre l'évolution de la deuxième manche du Belgian Rally Championship, à admirer le coup de volant d'Andreas Mikkelsen, à se rappeler les bons souvenirs de la veille au soir, avec ces milliers de personnes rassemblées sur le Circuit Rallycross de Spa-Francorchamps, pour un grand et beau spectacle...
Au lieu de ça, on est tous là, à la maison, sans trop savoir que faire, que penser, que prévoir... On pourrait profiter de ces instants de calme dont on a clairement perdu l'habitude dans une société tournant en permanence à 200 km/h. Mais peu y parviennent. Car cette immobilité est anxiogène, cet arrêt sur image fait peur. A cause de la pandémie, bien sûr, et ses conséquences que l'on ne peut que supposer, mais aussi en raison de ses répercussions au niveau économique. Autant ne pas se voiler la face, si cette situation exceptionnelle, qu'on espère ne plus connaître dans le futur, devait se prolonger, de sérieux pans de notre société finiraient pas s'effondrer. Il en va du sport automobile comme du reste, il peut s'attendre à subir et à avoir mal...
Reste donc l'attente, infernale, ce silence assourdissant, en attendant des jours meilleurs. Ce n'est bien sûr pas de gaieté de coeur que Speed Action a publié la litanie des reports et des annulations ces derniers jours, juste une manière de démontrer que le cas du Spa Rally n'avait rien, mais alors rien du tout, d'isolé. Et que les frustrations que son report ont pu engendrer ne pèsent pas lourd du tout face aux risques encourus.
Au cours des prochaines semaines, la seule chose à faire sera de ronger son frein. En priant pour que la science trouve le plus rapidement possible la parade permettant de vaincre cette saloperie de Covid-19. Et surtout, en guettant la moindre éclaircie, la moindre nouvelle nous rapprochant du moment où les moteurs vrombiront de nouveau.
Qu'allons-nous écrire dans les prochains jours ? Qu'allez-vous pouvoir lire ? Impossible de le savoir à l'heure actuelle. Mais cette attente doit être salutaire. Elle doit décupler notre passion et notre enthousiasme à remettre la machine en marche, à passer les vitesses à la volée dès lors que le feu sera de nouveau vert...
"Racing is life. Anything before or after is just waiting". Cette phrase, entrée dans la légende, est de Steve McQueen. Il ne nous reste donc plus qu'à attendre. Le moins longtemps possible... Après tout, nous ne sommes que des gosses aimant faire joujou avec leurs autos, non ? Et vous en connaissez, vous des gosses qui sont patients ? (Vincent Franssen)