Sauf erreur ou cas particulier en raison de la météo, c’est la première fois que le lauréat d’une course courte s’impose en étant presque le seul à passer par les stands pour changer de pneus. Charles Leclerc (Prema) l’a fait ce dimanche. "J’ai mal géré mes pneus pendant cette première course". Tel était hier le commentaire de Leclerc, pourtant 3ème, à l’arrivée de la course longue de Barheïn. Le moins que l’on puisse dire est que le Monégasque apprend vite, qu’il est talentueux - on le savait - et qu’en plus, il est joueur. Car aujourd’hui, il s’est imposé en passant par les stands pour chausser des gommes neuves à 8 tours de l’arrivée, alors qu’il était pourtant en tête de la course !
Un pari osé mais payant, programmé par le team italien, car le pilote Prema, ressorti 15ème, n’avait aucunement besoin de préserver ses pneus, tournant 3 à 4 secondes au tour plus rapidement que ses adversaires. Les hommes de milieu de peloton s’inclinaient rapidement, tout comme après eux les pilotes du groupe de tête. Albon (ART GP) par exemple, éphémère 2ème en début de course, puis Fuoco, de Vries (Rapax), King (MP Motorsport), Latifi (Dams) et enfin Rowland (Dams) et Ghiotto (Russian Time) dans la dernière boucle. Ces deux pilotes avaient bagarré toute la course, pour ce qui aurait pu être la victoire finale.
Un seul candidat a tenté le même pari que Leclerc : Artem Markelov (Russian Time), vainqueur de la course longue. Mais en s’arrêtant trop tôt (10èe tour) alors qu’il était 3ème, le Russe n’en tirait pas le même profit. Il ne pouvait ensuite que remonter à la 8ème place.
Avec deux podiums, dont un succès, Charles Leclerc repart de Barheïn en tête du championnat de Formule 2. Le protégé de Ferrari n’a pas perdu de temps. (René-Jean Labrique)