La victoire semble promise aux Mercedes, pouvait-on lire un peu partout avant le lancement du championnat du monde de F1 cet après-midi en Autriche. Et c’est vrai, Valtteri Bottas s’est imposé comme l’année dernière à Spielberg, comme aussi en Australie 2019, pour l’ouverture de la saison : mais ce succès a été loin d’être aussi simple que prévu.
Avant même le départ, la situation s’était détériorée pour Mercedes. Avec la pénalité de trois places infligée à Hamilton pour n’avoir pas assez levé le pied lors de l’incursion hors piste de Bottas devant lui en qualification. Malgré ce handicap, le Britannique retrouvait rapidement la 2ème place : en débordant Norris (Mc Laren) et Albon (Red Bull), partis devant lui, et en profitant de l’abandon de Verstappen (Red Bull), victime de soucis techniques.
Les deux Mercedes roulaient de concert, séparées par 7 secondes, avec Albon, Norris, Perez (Racing Point), Leclerc (Ferrari), Sainz (Mc Laren), Gasly et Kvyatt (Alpha Tauri) loin derrière. L’écart s’était réduit à 5 secondes quand intervenait la première Safety-Car de la course, provoquée par la sortie de Magnussen (Haas / freins).
Ce regroupement du peloton était sans conséquence : Au restart, les deux flèches noires, avec de nouveaux pneus comme tout les concurrents, refilaient à l’anglaise, dans l’ordre Bottas - Hamilton, cette fois très proches. Mais une première alerte inquiétait Mercedes, sous la forme d’un souci de capteurs qui leur imposaient de ralentir un peu le rythme et d’éviter les vibreurs.
Le suspens s’accélère
L’abandon de George Russell (Williams) imposait une nouvelle Safety-Car au 53ème tour et cette fois, les Mercedes ne s’arrêtaient pas, ni Perez d’ailleurs. A l’inverse de plusieurs de leurs suivants, et notamment Albon, qui chaussait des pneus soft. Une première relance était avortée par l’abandon de Raikonnen qui perdait spectaculairement une roue. Mais Albon en avait profité pour passer Perez. Quelques tours plus tard, au troisième restart, la cote de Mercedes s’effritait quand le pilote Red Bull inquiétait les Mercedes. Avec ses pneus tendres, Albon attaquait même Hamilton, le passait mais se faisait heurter à l'arrière par le Britannique. Il partait en tête-à-queue avant d’abandonner peu après.
Derrière les Mercedes, désormais tranquilles devant, les événements se multipliaient. C’était d’abord Leclerc, opportiste, qui passait Norris puis Perez. C’était ensuite le Britannique de McLaren qui débordait en force le Mexicain. C’était encore la crevaison et l’abandon de Kvyatt. C’était enfin et surtout la pénalité de 5 secondes infligée à Hamilton pour la touchette avec Albon. Leclerc héritait ainsi d’une 2ème place inespérée et Norris en profitait même pour arracher le podium à son compatriote pour quelques centièmes.
Derrière ce quattuor, Sainz (McLaren) prenait la 5ème place devant Perez (lui aussi pénalisé pour vitesse excessive dans les stands), Gasly (Alpha Tauri), Ocon (Renault), Giovinazzi (Alfa Romeo) et Vettel (Ferrari), pénible 10ème après un tête-à-queue derrière Sainz (30ème tour).
Nicholas Latifi (Williams) terminait son premier GP à la 11ème et dernière place d’une course ponctuée par 9 abandons. Espérons que d’ici la semaine prochaine, les écuries trouveront un peu de fiabilité pour la deuxième manche de la saison, toujours sur le Red Bull Ring. (René-Jean Labrique / Photos R.I.P. de Coster)