La journée d’hier en Styrie, pour la deuxième course consécutive sur le circuit autrichien du Red Bull Ring, était déjà étonnante. Mais celle d’aujourd’hui l’a été encore plus. Les grosses averses annoncées au dessus du circuit étaient bien là, et si la course de Formule 3 pouvait malgré tout se dérouler - incomplète néanmoins -, la troisième séance d’essais libres se voyait purement et simplement annulée. Quant à la qualification, elle se trouvait du même coup très menacée. Heureusement, après presqu’une heure de retard, des conditions météo moins dantesques permettaient l’ouverture de la piste. Evidemment détrempée, avec évidemment des gerbes d’eaux monumentales, mais roulable.
Dans ces conditions particulières, les pilotes se lançaient à l’assaut du chrono, tous en pneus extrème pluie, alignant les tours pour limiter les rivières d’eau sur la piste. Et sur ce bitume détrempé, la différence ne se faisait pas au moteur ou au réglage aérodynamique, mais plutôt au talent du pilote. Après la Q1, ils étaient cinq sur le carreau, Raikkonnen (Alfa Romeo), Perez (Racing Point), Latifi (Willams), Giovinazzi (Alfa Romeo) et Grosjean (Haas). L’italien avait mis un terme prématurément à la séance en sortant de la piste, entrainant un drapeau rouge.
Un quart d’heure plus tard, cinq autres pilotes quittaient leur voiture. Dans l’ordre inverse de la grille, Magnusen (Haas), Kvyat (Alpha Tauri), Stroll (Racing Point), Russell, qui avait réussi quelques prouesses au volant de sa Williams et Charles Leclerc. Le pilote Ferrari, deuxième la semaine dernière, n’arrivait cette fois pas à s’immiscer parmi les 10 premiers; preuve s’il en est de la faible compétitivité de la monoplace italienne.
Restait la Q3 avec une seule tactique pour les dix pilotes présents : rester sur la piste, sans faire de faute, en essayant de trouver la meilleure opportunité pour faire un temps. A ce jeu, Lewis Hamilton et sa Mercedes sont quasi imbattables. Ils l’ont encore une fois prouvé en signant à l’approche du drapeau à damier, deux chronos exceptionnels qui rejetait la concurrence à des années lumière.
Le seul à rester au contact s’appellait logiquement Max Verstappen (Red Bull), qui menaçait l’Anglais avant de partir à la faute dans sa dernière tentative. Le Néerlandais était finalement relégué à 1"2. Parmi tous ces artistes, suivaient un brillant Carlos Sainz (McLaren), Valterri Bottas (Mercedes), le leader du championnat, et Esteban Ocon (Renault). Derrière ce quintet, Albon (6ème), Gasly (Alpha Tauri), Ricciardo (Renault), Norris (McLaren), pénalisé de trois places pour avoir doubler hier sous drapeau jaune, et Vettel (Ferrari) complétaient les cinq premières lignes de grille.
Cette grille étonnante aura l'intérêt rebattre les cartes pour le GP de Styrie, qui, heureusement, se déroulera dans des conditions bien plus clémentes, demain à partir de 15h10. (René-Jean Labrique)