C'est l'une des attractions cinématographiques du moment. Mondialement célèbre auprès des 'gamers', Gran Turismo se mue en long métrage, sorti en salle en ce début du mois d'août. Un film qui raconte en fait l'histoire d'un 'gamer' ne disposant pas de moyens pour pratiquer le sport auto en réel, mais qui va franchir tous les obstacles pour s'imposer dans la Nissan GT Academy et ainsi prendre le volant, avec succès d'ailleurs, de bolides de Grand Tourisme.
Gran Turismo, c'est en fait l'histoire de Jann Mardenborough, ce Britannique passé avec succès du virtuel ou réel. Mais dont la carrière, riche d'une quarantaine de courses, est désormais dans une impasse.
Le film aurait en fait pu raconter l'aventure de notre Wolfgang Reip national, lui aussi passé du virtuel au réel, avec de solides résultats à la clef, dont une victoire aux 12 Heures de Bathurst et le titre en Blancpain GT Series Endurance Cup en 2015 ! Avant une aventure Bentley qui allait s'avérer plus compliquée que prévu.
En poussant le détail plus loin, les scénaristes de Gran Turismo auraient même pu aborder en profondeur une des problématiques des 'gamers' : les soucis d'ouïe que peuvent générer ces jeux vidéos. Tout un paradoxe dans le cas de 'Wolf', qui a disparu des circuits après avoir révélé souffrir d'hyperacousie sévère et d'acouphènes invalidants. La conséquence catastrophique d'une journée d'essais en monoplace sur une piste ovale, en 2014, au cours de laquelle le jeune pilote n'avait pas mis de bouchons protecteurs, pensant qu'il n'en avait tout simplement pas besoin. Une mésaventure, voire un drame, sans doute pas assez sexy pour en faire un film... Mais qui aurait eu le mérite de faire passer un message à tous ces gamins et grands gamins passant des heures avec un casque rivé sur les oreilles, rendant le son de mécaniques rageuses.
Soit. Avec la sortie de Gran Turismo, nous voulions simplement rappeler que le quotidien de Wolfgang Reip est et reste très compliqué. Et qu'en de pareils cas, toute petite pensée, tout encouragement, tout petit mot, est le bienvenu...
Tous nos voeux de courage, cher Wolf ! Puisse un jour un autre jeune Belge rouler dans ta trajectoire et présenter un bilan aussi flatteur. A l'heure où le virtuel est omniprésent, cela relève du très possible. Nous n'oublierons néanmoins jamais que tu as été le premier à échanger une manette contre un volant, pour en faire un excellent usage... (Vincent Franssen)