Bien aidé par le cadre convivial de la Grand-Place de Braine-le-Comte, le Braine Auto Club a le chic pour recevoir chaque année les équipages avec la manière. Ceux-ci ne s’y trompent d’ailleurs pas puisque l’épreuve affichait complet depuis plusieurs semaines. Venu se tester en vue du Rallye d’Ypres qui se disputera le week-end prochain, Matthias Boon n’a laissé le soin à personne de le priver des lauriers en Division 4 (réservée aux véhicules de haute cylindrée et/ou équipés de pneus de compétition). N’abandonnant qu’un seul meilleur temps à la concurrence sur l’ensemble de la journée.
"Un bilan positif puisque je n’avais plus roulé depuis le mois d’octobre où j’avais été victime d’une très sérieuse sortie de route lorsque je disputais le championnat des Pays-Bas. Je voulais avant tout me rassurer sur mon potentiel et tester la voiture qui a fonctionné parfaitement. La victoire est la cerise sur le gâteau et je repars avec un excellent feeling", commentait le vainqueur du jour.
Derrière, Frédéric Bouvy avait promis de revenir sur les routes brainoises après une prestation écourtée l’an dernier. Cette fois le pilote de la Porsche 997 GT3 tenait le bon bout, s’accaparant un meilleur temps et terminant en dauphin de la Subaru Impreza STi victorieuse. La lutte pour la dernière marche du podium faisait rage entre le Néerlandais Jos Pennartz et Emmanuel Cantraine ; en fin de course la Mitsubishi Lancer E10 R4 du premier prenait toutefois petit à petit l’ascendant sur celle de 9ème génération du second. Vainqueur de la manche précédente, lors du Claudy Desoil Rally, Johnny Vanzeebroeck était moins verni à domicile puisqu’il devait rapidement se retirer alors qu’il aurait pu rivaliser avec eux. Christophe Devleeschauwer plaçait sa jolie Ford Fiesta R5 dans le quintet de tête en devançant aisément les Mitsubishi Lancer E10 d’Erik Morée et Laurent Stassin tandis que, juste derrière eux, Jean-Édouard Masquelier (BMW M3 E36) repartait avec le titre honorifique de deuxième meilleure propulsion à l’arrivée, titre que lui aurait sans doute revendiqué Christian Guillemin sans une crevaison sur sa Porsche 997 GT3. Dans le top 10 on retrouvait aussi le lauréat de la classe 13, en l’occurrence Didier Bosseloir et son habituelle Honda Civic R3. Une victoire qui, moralement, lui faisait le plus grand bien. Enfin, bien que passablement retardé, Joseph Lejeune voyait son jusqu’au-boutisme récompensé par la victoire en Classe 15 avec sa Subaru Impreza GT.
En D1-2-3, où les pneus de tourisme sont obligatoires, Peter Vanderhauwaert transformait son coup d’essai au volant de l’Opel Astra GSi ex-Moulin en coup de maître puisqu’il s’imposait pour sa première apparition à son volant : "La voiture appartient toujours à Jean-Louis De Roeck et j’ai pu en disposer ici en lieu et place de mon habituelle Citroën Saxo. Niveau moteur c’est impressionnant et je ne pensais pas pouvoir jouer devant directement. Cela va être dur de retrouver la Saxo désormais et j’aimerais encore pouvoir aligner cette Opel sur 2 ou 3 rallyes cette année", confiait-il radieux.
De fait, il n’avait pas attendu que les péripéties viennent décimer ses rivaux pour les devancer. Coauteur du scratch initial, Bertrand Piedboeuf (Opel Astra GSi) était trahi par sa mécanique, tout comme l’inusable Jean-Pierre Van de Wauwer, excellent d’aisance pour une pige au volant de la Peugeot 206 RC WRS, mais lâché par son embrayage alors qu’il était dans le sillage du futur vainqueur. Guère plus de chance non plus pour celui qui s’était imposé deux semaines plus tôt à Erquelinnes, Steve Vermeiren (Renault Clio RS), qui en restait là d’emblée, tout comme Raymond Horgnies (sortie sur son Opel Manta i240) ou l’infortuné Jean-Yves Lejeune, victime d’une double crevaison pour sa découverte de la DS 3 R3. Jamais bien loin, Eddy Marique offrait donc le doublé aux Opel Astra GSi alors qu’on retrouvait une 3ème Opel sur la dernière marche du podium, Corsa celle-là, des œuvres de Julien Delleuse, brillant vainqueur d’une Classe 9 animée, puisque Yannick Kalbusch plaçait sa Ford Fiesta R2 au 4ème rang final et que Thomas Delrez (Peugeot 106) aurait pu se mêler à eux sans des contrariétés mécaniques le contraignant à l’abandon. Cinquième, Jean-Michel Dumont (Renault Clio RS) devançait l’autre Clio RS, mais en version Gr.N, de Sébastien François dont les apparitions, si elles se veulent plus rares, n’en demeurent pas moins prolifiques puisque le Marchois repartait avec la coupe de lauréat en Classe 6.
Dans les autres catégories, Loic Pirot profitait des mésaventures de Raymond Horgnies pour s’octroyer la Classe 11. Un peu derrière lui, on assistait à un tir groupé des vainqueurs des Classes 5 et 8 avec dans l’ordre Jonathan Peeters (Citroën Saxo 16S) et Jérémy Delaunois (Opel Corsa GT). Dans la 4, Jean-Michel Lacaille (Peugeot 205 Rallye) poursuivait la moisson de succès entamée aux rallyes-sprint de Haillot et d’Erezée, tandis que Pierre Delfosse (Suzuki Swift GTi) et Jean-Claude Daniels (Renault Clio 3RS) s’imposaient respectivement dans la 1 et la 2. Le pilote de la Suzuki Swift remportant même la Division 1 après le retrait d’Olivier Martin qui faisait débuter une originale Ford Fiesta ST en classe 3.
En Prov’Historic Classic, après un départ en fanfare de Christopher Daco (Ford Escort MKII) contrait ensuite à l’abandon, la lutte était homérique. Thierry Bouvart et Daniel Simeone (tous deux sur leur Opel Kadett GT/E) étaient, en effet, bien décidés chacun, à s’imposer sur leurs terres. Le premier l’emportant finalement pour 6 minuscules secondes. L’intensité de la bagarre rejetait les autres concurrents un peu plus loin, à l’image de Benoit Regnier qui complétait le podium en s’accaparant la victoire en Classe 18 sur sa BMW 323i Gr.2. De succès il en était aussi question pour Kris Dedoncker et son habituelle Alfa Romeo Alfa Sud en Classe 16.
Enfin, Nicolas Dejean (Citroën Visa) triomphait en solitaire dans le classement réservé aux véhicules ne répondant plus à la fiche d’homologation de l’époque (S/R).
Après quelques semaines de vacances bien méritées le championnat reprendra son rythme de croisière dès le début du mois d’août par les Boucles Chevrotines. (Vincent Franssen & Com / Photos Jacques Berger)