Que ce soit la première ou la cinquantième pole de sa carrière, Helio Castroneves a gardé une fraîcheur qui fait plaisir à voir. Sur le juge de paix de Road America, le Brésilien pouvait exulter après le tour magique réalisé sur le toboggan du Wisconsin. Quant aux Penske Boys, ils ont réalisé un festival, monopolisant les deux premières lignes. Si Will Power apparaissait comme le patron depuis samedi matin, il n’aura pu que s’incliner face à la fougue affichée sur un tour par le triple vainqueur d’Indy 500. Pilote ambitieux s’il en est, Josef Newgarden n’a pu faire mieux que s’assurer une place à l’extérieur de la deuxième ligne devant Simon Pagenaud. Le Poitevin, avec beaucoup de lucidité, constatait qu’il fut loin d’être parfait dans les virage 1 et 3 et que Castroneves avait réalisé un tour tout simplement magique.
Quant à la concurrence à l’issue des qualifications, elle doit bien constater que la formation de Roger Penske évolue pour l’instant sur une autre planète. 5ème, Scott Dixon (Ganassi Racing) est le premier pilote Honda devant Graham Rahal (Rahal Letterman Lanigan Racing), qui a sacrifié un train de pneus ultratendres à l’occasion du Fast Six, le pilote américain estimant que ce choix stratégique pourrait s’avérer judicieux en course.
Bonne qualification de Max Chilton (Ganassi Racing), retour au premier plan de Marco Andretti (Andretti Autosport), qui, si une fois n’est pas coutume, il n’est pas rattrapé par la malchance, semble en mesure de briguer enfin un résultat digne de son talent. James Hinchcliffe (Schmidt Peterson Motorsports) et Charlie Kimball (Ganassi Racing) complètent le top 10.
Comme souvent cette saison, la hiérarchie des qualifications pourrait bien être à nouveau bousculer. Non seulement les pneus seront un facteur prépondérant pour revendiquer la victoire, mais le paramètre de la consommation, pour autant qu’il n’y ait aucune intervention des Voitures de Sécurité, pourrait bien rebattre les cartes, ce qui fait le charme de l’IndyCar Series où la vérité du samedi n'est pas nécessairement celle de dimanche. (Patrick Six)