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Le coup de gueule du Président de l'ASAF au travers d'une lettre ouverte à la Ministre Valérie Glatigny

Divers 14-06-2021


 

Si les épreuves placées sous l'égide du RACB reprennent progressivement après la longue interruption sanitaire en lien avec la pandémie, du côté de l'ASAF, responsable des événements dits régionaux, on ne voit clairement rien venir. Pire, cette absence d'information officielle dans le chef de nos responsables politiques met à mal à la survie même de l'Association Sportive Automobile Francophone. Devant tant de mutisme, Bernard Hayez, le bien connu Président de l'ASAF, a sorti sa plus belle plume pour écrire sa façon de penser à la Ministre des Sports de la Fédération Wallonie Bruxelles, Valérie Glatigny. Et fustiger les 'politiques' de tous bords et tous niveaux pour leurs innombrables amalgames. 

 

Afin de ne surtout pas déformer les propos de Bernard Hayez, nous vous livrons in extenso le contenu de sa lettre ouverte. Que voici. 

 

"Concerne : Discrimination incompréhensible dans la pratique du Sport automobile

 

Madame la Ministre,

 

Je ne sais pas quelle est exactement votre part de responsabilité dans cette affaire, mais je voudrais crier, devant vous et tous nos décideurs, mon incompréhension et mon indignation par rapport à la mise à mort organisée de notre Fédération Sportive.

 

Cette Fédération Sportive, l'ASAF, que vos prédécesseurs ont reconnue comme celle chargée d'organiser le sport automobile et le karting en Communauté Française de Belgique et qui depuis près de 20 ans, aide vos services à assurer ses missions, va périr exsangue si rien n'est fait pour la sauver.

 

Je m'insurge devant cette injustice au nom de tous les sportifs et les bénévoles qu'elle regroupe … (pardon, regroupait) devant la discrimination inacceptable dont elle fait l'objet depuis le début du déconfinement entamé en vue de sortir de la crise sanitaire "Covid 19".

 

Si nous et nos licenciés considérions l'arrêt complet des activités et compétitions sportives comme un acte d'utilité publique devant la propagation exponentielle du virus, nous ne comprenons, que de moins en moins (c'est un euphémisme), les justifications successives invoquées pour autoriser ou non, des événements, pourtant, similaires.

 

Une grande majorité de nos licenciés s'étonne, par exemple, du fait de ne pouvoir, le 20 juin, participer au Rallye-Sprint d'Estinnes, placé sous l'égide de l'ASAF (50 participants, au maximum et à huis clos, soit, financièrement irréalisable pour l'organisateur) mais pouvoir prendre part le 27 juin, en nombre illimité, au Rallye de Vresse-Sur-Semois, selon le même protocole, prenant cours le 9 juin et, en principe, valable jusqu'au 30 dito.

 

Pourtant, comme je vous en avais déjà informé dans un précédent courrier, Il s'agira, majoritairement, des mêmes concurrents (les régionaux de l'épreuve, pour la plupart, qui pourront se le permettre, pécuniairement) mais, porteurs d'une licence délivrée par le RACB.

 

De plus, dans ce genre d'épreuves dites "professionnelles", il est habituel qu'y soit organisée, en même temps, une épreuve annexe, accueillant, en nombre illimité, les véhicules conformes à la réglementation technique de l'ASAF mais dont les équipages sont munis de licences du RACB.

 

La notion de sport professionnel (organisé "par des professionnels, pour des professionnels", inapplicable au sport automobile), est devenue, au fil du temps, "accessible aux professionnels, aux nationaux et aux internationaux" et elle se résume aujourd'hui, dans la pratique, à un seul critère : l'appartenance à la bonne Fédération. Appelons un chat, un chat : Si nous en sommes heureux pour le RACB et pour le nombreux public qui pourra s'y rendre (22 zones de 400 personnes, dont 6 différentes, accessibles à chacune d'entre elles !), nous déplorons la situation financière dont est victime notre Fédération dont le nombre de licenciés sportifs à l'heure actuelle a chuté à un pourcentage égal à 22 % de celui d'août 2019.

 

Ceux qui ont émigré cette année nous reviendront-ils après la crise ?

 

Rien n'est moins sûr !

 

Malgré plusieurs courriers de notre part, il ne nous a jamais été répondu officiellement à la question de savoir comment appliquer au sport automobile, les mesures prises pour l'ensemble du monde sportif.

 

Cette incompréhension est encore aggravée par le fait d'une communication disparate, voire contradictoire, de la part de votre cabinet, qui nous met en porte-à-faux vis-à-vis de nos organisateurs et de nos licenciés.

 

Ainsi, vous avez accordé récemment, une réponse immédiate à des questions posées par des internautes sur votre page Facebook. Si la première de vos réponses limitait strictement le nombre des participants en Rallyes/Rallyes Sprints de l'ASAF à 50 équipages, votre message suivant laissait entrevoir la possibilité de contourner cette disposition, en organisant des contingents de 50 voitures, échelonnés dans le temps.

 

Nous ne voyions pas comment concilier cette opportunité avec la certitude de ne pas laisser se côtoyer certains membres de ces groupes, sauf à créer des aires de départs/arrivées et parcs d'assistances/regroupements dédiés à chacun d'eux. Ceci revenant à organiser plusieurs épreuves distinctes le même jour avec d'autres moyens logistiques et financiers que ceux d'une seule épreuve. Une telle organisation si elle n'est pas impossible à mettre sur pied, semble toutefois irréalisable à bien des égards.

 

Là où je vous rejoins, toutefois, c'est que le caractère successif des départs de chacune des voitures à intervalle minimum d'une minute, peut être assimilé à autant de groupes qu'il n'y a d'équipages. Comme le nombre de groupes ne semble pas être un problème pour vous, pouvons-nous envisager cette façon de voir les choses ?

 

Quant à la présence des équipages dans les aires de départs/arrivées, les parcs d'assistance technique et les parcs de regroupement, elle est minutée et dure rarement plus de 50 minutes (elle pourrait être limitée à 50 minutes, au maximum).

 

Si vous le voulez bien, nous pourrions nous rencontrer d'urgence pour en discourir ou pour considérer, tout simplement, qu'en sport automobile routier, il n'existe pas de distinction quant au nombre de participants autorisés, quels que soient l'organisateur, la discipline ou la fédération.

 

D'autre part, je profite de l'occasion qui m'est donnée ici pour lancer un petit "coup de gueule" à l'attention de nos hommes et femmes politiques de tous bords et de tous niveaux pour leur reprocher d'avoir, la plupart du temps fait des amalgames en ce qui concerne les matières sportives.

 

Trop souvent, en effet, ils ont perdu de vue que ce qui est le plus important dans le sport, c'est sa pratique et non le spectacle qui y est attaché.

 

Se réjouir de la perspective de réunir 75 ou 100.000 spectateurs pour assister à un Grand Prix de Formule 1, en août (visible, quoi qu'il en soit, par les amateurs du genre, sur toutes les chaînes TV du monde) et interdire à quelques centaines de sportifs de pratiquer, ne serait-ce qu'à huis clos, leur sport préféré, me semble tout-à-fait, surréaliste !

 

Dans l'espoir de vous rencontrer bientôt, je vous prie, Madame la Ministre de croire en l'assurance de mon entier dévouement et de mon profond respect." (Vincent Franssen & Com)



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