Le premier coup de théâtre de ce GP de Monaco se déroulait avant même le départ, hier soir en fait, quand Charles Leclerc (Ferrari) se voyait pénaliser de trois positions pour avoir gêné un concurrent - Lando Norris - lors des qualifications. Le début de la nouvelle grille donnait donc Verstappen (Red Bull) devant Alonso (Aston Martin), Ocon (Alpine), Sainz (Ferrari), Hamilton (Mercedes) et Leclerc. Avec des panachages en terme de pneumatiques, par exemple Verstappen et Ocon en Médium et Alonso et Sainz en Hard.
Tout le monde partait bien pour un premier passage sans histoire dans Sainte-Dévote. Quelques bousculades dans le peloton imposaient à Hulkenberg (Haas), malgré quatre places gagnées, et Stroll (Aston Martin), poussé par Albon (Williams), de passer par les stands. Pour Perez (Red Bull) et Zhou (Alfa Romeo), c’était une décision délibérée.
Verstappen filait devant Alonso, Ocon, Sainz, Hamilton, Leclerc, Gasly (Alpine), Russell (Mercedes), Tsunoda (Alpha Tauri) et Norris (McLaren) pour le top 10.
Le premier incident était pour Carlos Sainz, qui touchait l’arrière de l’Alpine d’Esteban Ocon en esseyant de déborder le Français, avec pour seule conséquence un aileron avant endommagé pour l’Espagnol.
Le spectacle était plus loin dans le peloton. Quand Sargeant, 15ème, s’inclinait face à Magnussen (Haas), puis Stroll (Aston Martin) et même Perez (Red Bull). Albon (Williams) était lui aussi en délicatesse avec sa monoplace et plongeait dans le classement.
Au tiers de la distance, Verstappen déroulait avec plus de 11 secondes d’avance sur Alonso. Il prenait au passage un tour à son équipier Perez.
Au même moment, Hamilton rentrait changer ses pneus et ressortait 8ème. C’était le signal des arrêts pour les hommes de tête. Ocon et Sainz suivaient. Leclerc un peu plus tard, Gasly ensuite.
Mais une nouvelle inconnue arrivait au dessus du circuit à 18 tours de la fin : la pluie ! Notamment du côté de Mirabeau, du Faimont et du Portier. Avec aussi la sortie du tunnel, puis partout. Alonso s’arrêtait et chaussait des Soft. Ocon lui passait des intermédiaires, imités par de nombreux pilotes, et même Alonso qui stoppait à nouveau pour monter des intermédiaires. Du même coup, Verstappen, l’un des derniers à s’arrêter, comptait 22 secondes d’avance sur l’Espagnol. Magnussen et Perez en fond de classement passaient même les Full Wet.
Pendant quelques boucles, les pilotes n’avaient qu’une idée : rester en piste. Les Mercedes tiraient leur épingle du jeu en se rapprochant d’Ocon, dans l’ordre Hamilton/Russell, débordant les Ferrari de Leclerc et Sainz avec Gasly intercalé.
Mais tous ces pilotes sont vraiment des équilibristes et hormis quelques glissades, tous restaient sur la piste et le classement ne changeait guère. D’autant plus que la piste allait en s’asséchant au fil des derniers tours.
C’est donc Max Verstappen qui remportait ce Grand Prix de Monaco devant Fernando et Ocon. C’est-à-dire l’ordre de la grille de départ. Hamilton menait toujours le duo Mercedes, Leclerc, Gasly, Sainz. Les derniers points étaient à l’actif de McLaren, dans l’ordre Norris et Piastri. Bottas (Alfa Romeo), prenait la 11ème place devant De Vries (Alpha Tauri), Zhou (Alfa Romeo), Albon, Tsunoda (Alpha Tauri), Hulkenberg, Perez et Sargeant. Magnussen et Stroll étaient les deux seuls pilotes à ne pas voir le drapeau à damier. (René-Jean Labrique / Photos Fred Vautier)