On pensait que François Hollande serait le seul, cette semaine, à nous surprendre avec son départ annoncé vers une retraite dorée, il n'en est finalement rien... Nico Rosberg, tout frais Champion du Monde, a décidé de tirer sa révérence le soir de la remise des prix de la FIA, à Vienne. Si le grand cirque de la Formule 1 n'est nullement notre tasse de thé, ce départ pour le moins inattendu suscite de nombreuses réflexions.
A commencer par celle concernant l'image de la discipline reine du sport auto, qu'un pilote de la trempe de l'Allemand de sang finlandais s'empresse de quitter une fois un titre en poche. Depuis trois saisons, Nico Rosberg fait face à une énorme pression, et le duel qui l'a opposé à Lewis Hamilton était tant sportif que psychologique. Comme les combats entre Ayrton Senna et Alain Prost naguère, lorsque les deux champions pilotaient une même McLaren Honda. Ce genre de duel finit généralement par le départ d'un des deux protagonistes. Rosberg aurait pu négocier un transfert, il a préféré quitter la discipline à 31 ans à peine.
Une manière de signaler que le traitement dont il a bénéficié chez Mercedes ne le satisfaisait pas ? Au moment de commenter le retrait subit de son pilote, Toto Wolff, responsable de l'équipe Mercedes, a souligné combien Nico Robserg avait été un excellent élément aux côtés 'des deux plus grands pilotes de tous les temps que sont Michael Schumacher et Lewis Hamilton'... Et si le souci était justement là ? Dans cette fatigue de voir Hamilton faire la pluie et le beau temps chez Mercedes, comme on l'a encore vu à Abu Dhabi le week-end dernier.
Alors, coup de blues ? Le Champion du Monde 2016 a avoué dans son long poste sur Facebook, avoir su, au départ de l'ultime Grand Prix de la saison, qu'il n'y en aurait sans doute pas d'autre pour lui. On peut donc parler d'une décision mûrement réfléchie...
Ce qui est sûr, c'est que ni la Formule 1, ni Mercedes ne sortira grandi de ce départ très anticipé à la retraite sportive. Le cirque de Tonton Bernie et de ses amis les grands argentiers sera privé de sa tête d'affiche en 2017. Et ça, ça n'était plus arrivé depuis un certain... Alain Prost, en 1993. Le cas est donc presque aussi rare que celui des Présidents français qui ne remettent pas le couvert depuis l'avènement de la Vème République.
Nico Rosberg restera donc, à l'instar de Jenson Button, autre prestigieux retraité de l'année, et comme son paternel Keke Robserg, l'homme d'un seul titre, mais aussi 206 Grands Prix, 23 victoires, 30 poles et 20 meilleurs tours en course. Ce qui en fait un très grand, à la carrière anormalement courte. A moins bien sûr qu'il annonce son passage dans une autre discipline très prochainement... (Vincent Franssen)