Au lendemain du crash tout simplement incroyable de Romain Grosjean, le petit monde de la F1 tente de se remettre de l'onde de choc. Une vidéo postée ce dimanche soir par le Français sur son compte Instagram, depuis son lit d'hopital, a définitivement rassuré. Grosjean ne souffre d'aucune fracture, et s'il est resté une nuit en observation, c'est notamment pour s'assurer que tout est ok, et que ses brûlures aux mains et aux pieds ne le font pas trop souffrir. Mais à voir son sourire, on peut plus que jamais crier au miracle...
Cela dit, si le pilote est sorti vivant - et franchement en bon état - de cet accident comptant parmi les plus violents de la F1 moderne, avec un impact de 53 G à 221 km/h, et une monoplace coupée en deux, dont la partie avant a éventré le rail de protection en s'embrasant, c'est aussi et avant tout parce que le sport automobile moderne a fait d'immenses progrès en termes de sécurité. La scène aurait eu lieu il y a dix ans ou plus, les larmes auraient coulé et la compétition aurait été endeuillée. Fort critiqué par son aspect inélégant, le Halo a définitivement gagné ses lettres de noblesse. Si Grosjean est toujours de ce monde, c'est d'abord parce que la cellule de survie, incluant le Halo, a rempli son devoir. Et ça, c'est vraiment impressionnant.
Certaines questions se posent néanmoins. Comme Ross Brawn en personne l'a reconnu, le fait que la Haas ait perforé le rail de protection interpelle. L'image de ce cockpit flanqué entre les parties tordues de ce rail fait réfléchir. Aux Etats-Unis, sur les ovales, où les risques de crash à très haute vitesse sont élevés, les Safer Walls consistent en un assemblage d'acier et de mousse, le tout formant une structure déformable qui permet de réduire la violence des chocs. Et nous n'avons pas souvenir d'une monoplace ou d'un bolide de la NASCAR passant à travers un tel artifice de sécurité. La Formule 1 peut-elle s'en inspirer ?
Quant à la position de ce rail de protection (ne parlons pas du remontage après l'accident...), elle alimente aussi les discussions. Certes, la probabilité d'une voiture déboulant quasiment de face à plus de 220 km/h à cet endroit est faible. Mais en sport auto, on sait que tout peut arriver. Et quand on voit la manière dont certains pilotes changent plusieurs fois de ligne peu après le départ, les 'catapultages' en règle doivent s'envisager. Et surtout leurs possibles conséquences...
Que sortira-t-il des différentes études et analyses consécutives à cet accident ? On verra... Le plus positif reste que la F1 ne se repose pas sur ses lauriers. Elle a permis à Romain Grosjean de survivre à l'incroyable, elle veut aller encore plus loin. Là, on dit chapeau... (Vincent Franssen)