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Tel est Francorchamps...

Circuit 31-08-2019


 

Comme souvent en pareil cas et pareil lieu, le destin a frappé là où on ne s’y attendait pas… Après une séance qualificative étrange mais passionnante, après une première ligne 100% Ferrari augurant un Grand Prix de Belgique de nature à titiller la curiosité, on s’est dit que Francorchamps restait Francorchamps. Un circuit en dehors des normes, un théâtre que les moyens de retransmission modernes rendent encore plus majestueux, une arène unique en son genre, dans un décor tout simplement superbe. N’y voyez aucun chauvinisme, la Région wallonne est francophone, mais pas française…

 

Et puis, d’un coup d’un seul, cette piste de légende, résidence secondaire de tant de fans de sports mécaniques, temple de la vitesse, antre de la course depuis près d’un siècle, d’un coup d’un seul, notre circuit de cœur a pris une vie… Un de ces espoirs promis à un brillant avenir. Un jeune loup qui avait déjà réussi à marquer sa première saison en Formule 2 de son empreinte. Cruel. Injuste. Infernal. Insupportable.

 

Ce dimanche, il n’y aura pas de Course Sprint FIA F2 sur ‘le plus beau circuit du monde’. En hommage à Anthoine Hubert. Par respect pour ceux qui le côtoyaient et l’aimaient.

 

Pourtant, les tribunes seront bondées, sans doute comme jamais, et nombreux seront ceux qui auront le regard tourné vers le Raidillon. Notre Raidillon. ‘Eau Rouge’, comme disent les Britons. Une pente raide qui passe désormais à fond en F1 et dans d’autres disciplines axées sur la monoplace. Mais un virage qui continue de ne rien pardonner. Une courbe comme on les chérit. A l’instar de Blanchimont. Un défi permanent. Une difficulté qui n’a que peu à voir avec le côté aseptisé du sport auto moderne. Un truc à l’ancienne, qu’on a modifié, trituré, certes, mais qui a conservé son âme. Et qui attend les plus téméraires… au tournant !

 

Notre Raidillon, c’est plus qu’un virage, en fait, c’est un morceau d’histoire. Un bout de légende. Un pan d’anthologie. Un atout maître qui fait venir et revenir des milliers et des milliers de fans durant la saison. Certains choisissent de le défier, quel que soit le bolide utilisé, sur deux ou quatre roues, d’autres préfèrent s’installer le long de la piste, afin d’apprécier le spectacle. Très souvent, c’est tout simplement superbe. Parfois, c’est dramatique.

 

Dans des moments comme ce samedi après-midi, on se dit qu’on aurait peut-être mieux fait d’aimer un autre sport, d’aller voir courir 22 gars derrière un ballon sur une pelouse plutôt que de succomber aux charmes ravageurs de la vitesse et la course. ‘The Race’. Oui mais voilà, le bruit des bolides, l’adrénaline de la compétition, la quête de la victoire, tout ça reprend toujours le dessus. Et chaque fois qu’on arrive à Francorchamps, on jette un œil vers le Raidillon, et on se dit qu’on est de retour à la maison. Qu’on va laisser au placard soucis et problèmes du quotidien pour observer ces héros qui défient le temps et les autres concurrents. Des jeunes loups qui se muent parfois en champions après avoir multiplié les exploits à Francorchamps. Des gentlemen drivers ou des amateurs qui vibrent à l’idée de se retrouver, à leur tour, un jour, sur cette piste chargée d’histoire…

 

Tel est Francorchamps. Le Francorchamps de tous les passionnés. Un défi permanent à la raison, à la sagesse, certes, mais un circuit comme il n’en existe plus beaucoup. Hélas. Résurgence d’un passé où la victoire et le drame se côtoyaient. Souvent.

 

Ce samedi soir, la tristesse prévaut. Un pilote est mort. Foudroyé au sommet du Raidillon en une fraction de seconde. Dans quelques heures à peine, les mécaniques rugiront de nouveau, entonnant une symphonie en hommage à Anthoine Hubert. La passion reprendra possession du lieu. ‘The show must go on’. Et il a bien raison, le show… Même si au bout du week-end, on fera sans doute preuve de retenue au moment de célébrer le grand vainqueur.

 

Tel est Francorchamps. Haut lieu du patrimoine sportif automobile. Qu’on a appris à adorer l’écrasante majorité du temps. A maudire parfois. Mais aussi triste soit l’actualité, subsiste au bout du compte une seule envie : que la ronde des bolides se poursuive le plus longtemps possible. Qu’elle fasse fi de tous les empêcheurs de tourner en rond pour nous faire vibrer encore et encore. Quand bien même le prix à payer est parfois très élevé. Trop… Comme en ce samedi 31 août 2019. (Vincent Franssen)



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