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Total 24H Spa : hors-saison, hors du temps, hors du monde

Circuit 28-10-2020


 

L'heure est venue d'en terminer avec l'un de nos traditionnels longs épisodes de la saison sportive. Sauf que cette édition 2020 des Total 24 Hours of Spa était différente. Hors-saison (titre d'une superbe chanson de Francis Cabrel, en guise de clin d'oeil à notre confrère Laurent Mercier, fan devant l'Eternel du chanteur français), ce qui, de notre point de vue, a rendu la course encore plus magique. L'impression que le Francorchamps, le vrai, a rythmé l'évolution des bolides, alternant éclaircies, passages pluvieux, fortes pluie, et s'imposant comme un incommensurable casse-tête pour les équipes et les pilotes. Certains y ont laissé des plumes, d'autres des voitures, d'autres encore leurs illusions, mais avec un tel final, l'impression d'avoir assisté à une vraie grande et belle course prédominait dimanche après-midi. Les 24 Heures de Spa, cadre de tant d'exploits. Kévin Estre avait atomisé l'édition 2019, Nick Tandy a éclaboussé de sa verve au volant le millésime 2020. Magique... 

 

Un millésime automnal qui a en outre offert un spectacle d'une beauté sans nom, celui de l'Ardenne en octobre. On l'a dit et répété dans nos commentaires en direct ce week-end : que ce circuit de légende est encore plus somptueux dans un tel decorum. Que jamais on ne touche à cet environnement unique, qui fait de Francorchamps, mais aussi de la toute proche Nordschleife, des endroits exceptionnels, passionnants, légendaires. Des endroits où le passionné peut tout oublier, peut s'oublier, le temps d'une course, en s'immergeant dans celle-ci... 

 

Oh, bien évidemment, on entend déjà les réactions : il a facile, lui, il y était à Francorchamps, pendant que nous, on devait se contenter d'un écran, avec Madame qui en avait marre de cette course qui n'en finissait pas et des commentaires des Toto, Lolo & co. Oui, c'est vrai, on y était. Mais dites-vous bien que sur place, c'était très spécial, terriblement frustrant. Zéro ambiance. Des masques partout. Des couloirs souvent déserts, des endroits inaccessibles ou vides, bref, une course hors du temps. Un peu comme si elle n'avait pas eu lieu, en fait. Ces tribunes vides, à l'instar de celles du Mans quelques semaines avant, ont pu donner l'impression que les acteurs s'étaient juste trompés de jour pour la représentation. Un peu comme un concert où les musiciens donnent le maximum, en imaginant que derrière les écrans, les fans aiment ça. Mais face à eux, le vide. Pas simple... 

 

Ces Total 24 Heures de Spa étaient aussi une course hors du monde. Qui a eu lieu là où d'autres événements ont périclité. Ce qui a pu en agacer certains. Caisse de résonance aussi exceptionnelle que détestable, les réseaux sociaux ont amplifié ce malaise. Les riches d'abord, les bouseux ensuite... Le pognon gagne là où la passion trébuche. Les GT déboulent et roulent, les Fun Cup, les 2CV, les C1 et les bolides de la Hundred Series sont priés de rester à l'écurie. Facile, bien évidemment. Raccourci saisissant de connerie.  

 

Pour avoir vécu ces quelques journées de l'intérieur, pour avoir pu parler librement et en toute confiance avec les chefs d'orchestre de la plus grande course de GT au monde (ne l'oublions pas !), on peut vous assurer que rien n'a été simple. Et que samedi après-midi, alors que l'épreuve avait commencé, personne ne pouvait toujours garantir qu'elle irait jusqu'à son terme. Dans une actualité évoluant de jour en jour, parfois d'heure en heure, où tout n'est que contradictions, approximations, interdictions, multiplié par les énormités d'un pays qui en fait n'en est pas un (chacun est libre d'en penser ce qu'il veut...), SRO a eu un peu de bol, oui... C'est passé tout juste, mais si l'épreuve avait consisté en un meeting de trois jours, sachez que celui-ci n'aurait jamais pu commencer.

 

Heureusement, les Total 24 Hours of Spa, c'est une semaine de présence sur place, c'est un protocole respecté à la lettre (chacun devant montrer patte blanche, ou test négatif, pour passer le portique d'entrée), c'est des tonnes de négociations menées par des organisateurs qui restent des passionnés. Cela peut faire sourire. Personne n'est obligé de le croire, mais pour vivre avec cette troupe plusieurs journées durant, c'est pourtant la vérité. Non, SRO n'a pas voulu aller jusqu'au bout de son aventure pour se remplir les poches. Car cette lutte de tous les instants, ce combat pour que ces Total 24 Hours of Spa 2020 vivent, il a abouti à... une perte d'argent. Et pas modeste, en plus... Voilà. Une fois encore, personne n'est obligé de le croire. Et il se trouvera toujours des pseudo-organisateurs en puissance pour prétendre le contraire sur les réseaux sociaux. Pas grave.

 

Au bout de cette étrange expérience mélangeant les couleurs de l'arrière-saison, le vide sidéral, la lutte à couteaux tirés, il reste le souvenir d'un événement en dehors des normes. Qui n'auraient jamais dû avoir lieu, selon certains, et qui quelque-part, n'a pas vraiment eu lieu, puisque le public n'a pas été autorisé à assister au spectacle. Faut-il parler de 'course virtuelle en mode réel' ? Il y a sans doute un peu de ça. 

 

Le silence a repris possession du Circuit de Spa-Francorchamps, pour un mois au moins. La faune locale ne doit pas en croire ses oreilles, se disant sans doute que cette année, la pause hivernale commence avec un peu d'avance. En attendant que les moteurs rugissent de nouveau sur la plus belle piste du monde, il reste les souvenirs, les images, les sons, les sensations. L'impression d'avoir vécu une grande course hors-saison, hors du temps, hors du monde... (Vincent Franssen / Photos Cédric Delfosse)    



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