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Vers une annulation du 29ème Rallye de Trois-Ponts...

Rally 04-03-2019


 

Dans la foulée des événements qui avaient marqué l'organisation de la 28ème édition du Rallye de Trois-Ponts, l'équipe de Racing Cars Organisation (RCO), qui avait réalisé l'exploit de modifier tout son parcours en quelques heures à peine, a repris son bâton de pélerin afin de préparer au mieux le 29ème opus d'une épreuve régionale restant très appréciée de tous. Avec dans un coin de la tête l'idée de réintégrer la compétition de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la 30ème édition en 2020. 

 

En juillet dernier, l'organisateur recevait un 'ok' du Bourgmestre de Trois-Ponts, avec une réserve pour un tronçon empruntant le village de Haute-Bodeux. Suite à cela, et n’ayant reçu aucun avis négatif pour la portion en attente, le parcours, approuvé entre-temps par le DNF pour la partie qui aurait pu la concerner ou qui la concernait, a été soumis officiellement, début novembre (donc 5 mois avant l'épreuve !), au Bourgmestre et à son Collège, qui, eux aussi, ont marqué leur accord de principe par écrit, comme les règles régissant les rallyes l’imposent, l’accord définitif ne pouvant être donné qu’après la réunion de concertation obligatoire avec tous les services de secours et les autorités concernées, accord qui se traduit par les différents arrêtés de police établis pour l’occasion.

 

Et trois mois plus tard...

 

Premier revers le... 18 février dernier, avec la réception d'un courrier émanant de la commune de Trois-Ponts, stipulant qu'un afflux de protestations était arrivé au sujet du parcours, les autorités communales reconnaissant néanmoins avoir donné leur accord à son sujet. Selon ce courrier, plusieurs villages risquaient d'être coupés du monde, et les agriculteurs craignaient l'invasion de leurs champs à une époque où les bêtes sont en prairie.

 

Du côté de RCO, plusieurs questions venaient alors à l'esprit :

 

- Comment les riverains et autres étaient-ils au courant du parcours que la loi impose de conserver confidentiel jusqu’à certaines échéances bien établies ?

 

- Pourquoi, après 27 éditions, des personnes avec qui l'organisateur avait de très bons contacts changaient subitement de position ?

 

- Qu’entendait-on par 'afflux de protestations' ? Une ? Dix ? Cent ? Mille ?

 

- Qu'allait décider le Conseil communal au moment de revoir le dossier et statuer sur les plaintes et autres pétitions ? 

 

- Quand bien même il n’y aurait pas de changements demandés par la Commune, comment cette dernière réagirait-elle quand les riverains allaient hausser le ton et affirmer leur mécontentement, malgré le fait que l’intégralité des buvettes le long des spéciales soit offerte aux associations locales, qui conservent donc 100% des bénéfices ?

 

L'organisateur allait-il engager des milliers d'euros sans savoir si, au dernier moment, une situation similaire à celle de 2018 n'allait pas se reproduire ? D'autant qu'il était inconcevable de rééditer l'exploit de proposer cette année un nouveau parcours en un temps record. 

 

Réunion, déception

 

Le 27 février dernier, l'organisateur était invité par les autorités communales à prendre part à une réunion. "Monsieur le Bourgmestre et son Collège nous ont reçus très agréablement, explique Marc Demain, organisateur, mais on a de suite compris que Monsieur le Bourgmestre était ennuyé par la situation, ce qu’il nous a confirmé d’emblée en nous disant que les autorisations nous avaient été données, je cite 'sans en avoir correctement pesé les implications', fin de citation… Toutefois, il restait 'pour' le rallye mais nous demandait de l’aider à essayer de faire son possible pour en minimiser les effets en 'corrigeant le tir' en revenant à l’ancien parcours. Les deux motifs invoqués par un de ses échevins étaient les dégâts engendrés par les spectateurs et le fait que le village de Logbiermé allait être entièrement bloqué, ce qui est totalement faux, vu qu’il nous était indiqué, par la suite et par une personne plus que bien placée au sein de la Commune, qu’un chemin praticable pour n’importe quel type de voiture existe. De toute façon, accès ou pas, tout a toujours été mis en oeuvre chez nous pour que les riverains puissent passer le plus rapidement possible lorsqu’ils le demandaient."

 

Dans un dernier sursaut d’espoir, l'organisateur faisait quand même un geste pour apaiser la situation à l’endroit le plus critique, Haute-Bodeux, en changeant l’étape de Bodeux. Et là, sans la moindre gêne, le même échevin sortait tout calmement : "Mais Monsieur, vous avez déjà changé tout un parcours en 2 jours en 2018, alors je ne vois pas pourquoi vous ne pourriez pas le refaire maintenant. C’est cela ou rien !"

 

Ne restait plus à Racing Cars Organisation qu'à attendre une réponse officielle. Qui prendra la forme d'un refus, "en raison d'un parcours ne permettant pas de garantir la sécuriré des habitants et des nombreux spectateurs présents" ! 

 

"Une seule question vient à l'esprit, poursuit Marc Demain. Est-il possible de croire une seule seconde que toutes les autorités (Fédération, Police locale, Zone de Police, Ministère) qui vérifient nos plans de sécurité et le dispositif mis en place sont incapables de faire leur travail et nous laisseraient organiser et prendre le départ du rallye si tout n’était pas réglementaire ? Nous pouvons, au contraire, vous certifier que toutes ces personnes font de l’excellent travail et nous aident sérieusement à faire en sorte que les risques soient réduits au minimum. Nous en profitons pour les en remercier au passage. Franchement, lire cela est vraiment honteux, triste, décevant, voire insultant ! Et quand bien même ce serait une vérité - ce que nous infirmons avec vigueur ! -, comment alors tous les Bourgmestres qui nous ont accueillis depuis 28 ans n’ont-ils pas vu que la sécurité était mauvaise et que le RCO n’était pas apte à organiser ? Arrêtons de rire, s’il vous plaît, et ayez au moins la franchise de nous dire les choses telles qu’elles sont !"

 

Conclusion... 

 

Conséquence : le Rallye de Trois-Ponts 2019 file droit vers une annulation en bonne et due forme. "La seule chose qui pourrait encore être pire que ce que nous vivons maintenant serait que ladite Commune de Trois-Ponts n’ait pas le courage d’assumer son erreur et ose essayer de trouver une faille dans tout ce qui précède pour nous mettre en cause, ou que certains esprits chagrins nous accusent de ne pas avoir le courage de… Quoi qu’il en soit, le RCO aura eu l’immense plaisir et l’honneur d’avoir été apprécié (durant presque 40 ans pour la majorité de l’équipe) par des centaines de pilotes à qui nous présentons nos excuses, à qui nous demandons de nous comprendre et que nous ne manquerons pas de saluer au détour d’autres manifestations, où il est de coutume d’aller donner un coup de main. Le RCO va donc fort probablement devenir une écurie … et se limiter à partager sa passion en aidant les pilotes qui le souhaiteront", conclut Marc Demain. 

 

Ce qui est sûr, c'est qu'à Trois-Ponts, qui est pourtant une terre de sport auto, le rallye dérange de plus en plus, et tous les moyens sont apparemment bons pour faire tomber l'organisation. Une tendance qui se généralise hélas, faisant fi ici de toutes les autorisations préalables et de l'avis positif des autorités compétentes. Racing Cars Organisation parviendra-t-il à réaliser un deuxième tour de force en douze mois à peine ? Mais à quoi bon ? Ne dit-on pas 'jamais deux sans trois' ? Ceux qui veulent la peau du sport moteur qui pue et pollue sont apparemment prêts à tout, y compris revenir sur une parole donnée. A méditer... (Vincent Franssen)



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