La Balance de Performance. Plus connue sous l'abréviation 'BoP' ! Eternel sujet à débat et discussion dès qu'on aborde les compétitions où ce système prévaut. A commencer par le FIA WEC et le GT World Challenge. Une 'BoP' qui énerve dès l'instant où une équipe ne gagne pas, ou qui ravit quand la victoire est au bout de la course. Une 'BoP' qui a ses ennemis farouches. Si les pilotes et responsables de teams sont priés de ne pas l'ouvrir publiquement sur cette thématique, Vincent Vosse, Team Principal de WRT, a tenu à remettre une certaine église au milieu du village. Certes, la 'BoP' lui fait aussi dresser les poils à intervals réguliers, mais sans cette même 'BoP', certains championnats, et non des moindres, ne seraient pas là où ils en sont aujourd'hui. Voici donc la manière dont Vincent Vosse a très récemment commenté le phénomène sur les réseaux sociaux. Des propos qu'on vous livre in extenso.
"La 'Balance of Performance' a été introduite dans notre sport pour apporter de la diversité, afin de permettre à tous les constructeurs de se battre aux avant-postes, tout en réduisant les coûts pour y parvenir. L'objectif est d'équilibrer les temps au tour de toutes les voitures présentes sur la grille, afin de générer des courses les plus serrées possibles. Ce qui est non seulement positif pour les concurrents, mais aussi pour les fans !
J'ai personnement commencé à rouler en course avant que la Balance de Performance soit introduite, et c'est assez simple, la diversité n'existait pas ! Si vous ne disposiez pas d'une Viper ou d'une Porsche, vous n'aviez tout simplement aucune chance de signer de bons chronos. Seuls la stratégie et les pit-stops permettaient de récupérer un peu du temps perdu sur la piste face aux leaders. Maintenant, en raison de la réglementation, notamment dans les courses d'endurance, il est devenu beaucoup plus difficile de créer des écarts. Toutes les voitures se tiennent en quelques dixièmes de seconde, et la compétition reste très intense jusqu'au bout.
Grâce à la BoP, il y a actuellement 9 marques représentées en Hypercar et 12 constructeurs en GT3, qui se battent au plus haut niveau de l'endurance. Tout cela serait tout simplement impossible sans le système de la Balance de Performance. Il est dès lors très clair que la BoP est importante pour notre sport, au même titre que le système de classification des pilotes, mais il est tout aussi clair que ces 'limitations artificielles' doivent être faites correctement.
Evidemment, il est facile de 'manager un team' et de commenter cette BoP depuis son canapé, notamment quand celle-ci ne plaide pas en faveur de votre team ou pilote favori. Mais comment nier l'importance du système pour notre sport, et comment nier ce qu'il a apporté à la course automobile ?
Bien sûr, je partage la frustration de l'ensemble des membres de notre team actuellement. A ce sujet, je pense qu'on a atteint les 'limites' de la BoP, mais soit nous l'acceptons, soit nous trouvons un autre moyen d'équilibrer les forces en présence.
Nous partageons tous la même passion, et nous souhaitons tous le meilleur pour le futur de notre sport favori, qui reste fantastique."
Voilà. Vincent Vosse sait forcément de quoi il parle, et il est clair que la BoP actuellement appliquée aux BMW M4 GT3 ne le fait pas toujours rire. En fait, la donne est assez simple : sans un système tel que la Balance de Performance, l'endurance n'aurait tout simplement pas son prestige actuel. Il faut donc être en mesure de vivre avec ça, en se disant que 9 constructeurs en Hypercar et 12 en GT3, c'est mieux qu'un duel entre deux marques. A la manière du balayage de la route en WRC, la BoP n'est pas parfaite, et elle ne le sera jamais. Mais elle existe, et pour qui s'intéresse au sport auto moderne, elle est incontournable. Même si parfois énervante... (Vincent Franssen)