Deuxième rendez-vous du championnat ASAF-FWB de la spécialité, la 47e édition de la course de côte de Sy a connu un grand succès ce dimanche 6 avril avec un nombre record de participants sur les vingt dernières années, un public venu en masse et un soleil omniprésent. Un succès qui faisait plaisir au Motor Club Hannutois "même si, compte tenu de l'endroit, la gestion d'un plateau supérieur à 100 véhicules comme ces dernières années s'avère ardue. On souhaiterait limiter à 90 mais le règlement ne nous le permet pas", nous expliquait-on tandis qu'on se félicitait, à juste titre, d'avoir trouvé le meilleur compromis face aux travaux entrepris peu après le départ habituel : "Soit on annulait, soit on démontait les échafaudages, soit on déplaçait le départ au poste 2 à la chapelle. Telles étaient les possibilités présentées par les autorités. En protégeant convenablement ces échafaudages, nous avons pu les convaincre de conserver l'épingle de la chapelle et de ne perdre que le premier virage sous le pont du chemin de fer, soit un tracé raccourci d'une centaine de mètres seulement !". Un moindre mal pour concurrents et spectateurs ! Mais on se gardera donc d'épingler les chronos réussis cette année comme étant de nouveaux records !
Au sein de la Division 4 rassemblant les véhicules de compétition, on dénombrait pas moins de trente kart-cross mais on comptait aussi trois protos et une monoplace... qui a fait la loi puisque Didier Boemer, en dépit d'une Dallara F394 équipée de pneus Pirelli vieux de 5 ans et de soucis de rétrogradage en deuxième montée, s'est montré hors de portée de la concurrence, signant un troisième succès ici-même après ceux de 2019 et 2024.
Sur un tracé qui leur convient bien, les meilleurs kart-cross - dans un style flamboyant - n'ont laissé aucune chance aux protos de leur disputer le premier accessit, Mathias Launois rééditant sa récente performance tournaisienne en gardant derrière lui Anthony Milone et Joseph Ferro, tous trois groupés en 77/100es de seconde ! Et juste derrière, il ne manque plus grand chose à Renaud Gustin pour se mêler à la lutte pour le podium (en 4-14), lui qui a devancé d'autres références comme Florian Collard et Benoît Matagne notamment. On notera également les soucis de Denis Delrue qui ne termine que 19e : "Après celui du Mont-Saint-Aubert, j'ai cassé un second moteur aujourd'hui. Sans doute un problème de pression d'huile. C'est la guigne !" Surtout quand on se souvient de sa violente sortie ici-même l'an passé suite à un bris de cardan.
Du côté des protos, c'est le plus volumineux qui a eu le dessus puisque Didier Pirlet, 8e, a imposé son Speads RS08 en classe 4-15 au Silver Car S2 de Jacques Marchal, 16e, dans un jour sans, et au Jema 630 GT d'Eric Nandrin, 17e, qui en poursuit la découverte.
Les débats pour la victoire dans les Divisions 1-2-3 (rassemblant les voitures de tourisme, plus ou moins modifiées) ont été plus serrés, trois pilotes monopolisant les avant-postes toute la journée. Le moins connu et le moins expérimenté, Lucas Clajot, a confirmé lui aussi les belles dispositions entrevues lors de l'épreuve d'ouverture de la saison. Au volant de la déjà très redoutée Ford Fiesta R5 à mécanique Mitsubishi, il a collé aux basques de ses deux aînés, prêt à profiter de leur moindre faux pas. Lequel a d'ailleurs failli survenir à Francis Gilles, leader à l'issue des essais et deuxième de la montée initiale, qui a tenté un - mauvais - pari pneumatique en deuxième montée. Mais, rechaussée des bonnes gommes, la vaillante Escort Cosworth a finalement repris le dessus (et la victoire en 3-13) sur sa cadette Fiesta tandis que, devant, Christophe Le Nouvel (1er 3-12), qui disputait sa première épreuve cette année, a signé le meilleur temps de la journée pour l'emporter au cumul non sans avoir connu un nouveau problème de sonde (comme à La Roche et Bomerée l'an passé) lors de l'ultime exercice...
C'est un souci de durit de turbo débranchée en plein effort qui a peut-être privé Didier Lejeune d'une superbe 4e place finale avec sa Mitsubishi Lancer Evo6 alors que, dans le même temps, Julien Lupardi signait son meilleur chrono du jour pour le devancer avec l'autre AX volante, la première petite cylindrée (1600cc, 1e en 3-11) au général !
Découvrant à son tour la 'Fiesta-Mitsu' du clan Clajot, Julien Heyne s'est offert une belle figure mais aussi la 6e place finale, juste devant un Claudio Vancheri inaccessible au volant de sa Renault Clio 3 RS dans une très populeuse classe 2-7. A leur décharge, ses principaux adversaires évoluaient en pneus de tourisme comme Yannick Verdin, 2e, Jérôme Linchamps mais aussi Philippe Hellings, auteur d'un superbe passage à la chapelle, sans oublier Fred 'Krugger' Bertrand venu se faire plaisir.
Les dernières places du top 10 final se sont vendues chèrement elles aussi entre les 2 litres de Jacques Blavier (8e), Franck Defesche (10e, en proie à de petits soucis moteur sur son Audi A3) et Colla Schrooten (11e sur la toujours pimpante Citroën Xsara XXL de rallycross) et la nouvelle VW Cox des Close Brothers que Ludo a hissée au 9e rang : "Nous sommes allés la chercher il y a quelques jours aux Pays-Bas. Elle appartenait à Hans Weijs, le papa, qui la pilotait en rallye. Une version supérieure à la nôtre en puissance (272 ch) et en tenue de route mais moins coupleuse. Nous avons fait nos premiers tours de roue avec ce matin aux essais", expliquait son aîné Pascal, classé 14e.
Et si Quentin Barthelemy, 12e, a remporté la classe 2-8 au volant de sa Mitsubishi Evo6 look Gustavo Trelles, il faut pointer la remarquable prestation du jeune Tom Maroit, 22 ans, qui, après avoir fait ses armes au volant d'une Peugeot 106 Gr.N, pilotait pour la première fois la version 'très bonne Gr.A' de son parternel. Résultat, une belle 15e place finale et la victoire in extremis dans la classe 2-6 après avoir systématiquement amélioré de manière importante ses chronos à chaque montée. Il devance l'excellent David Wathlet (Honda Civic) de 22/100es de seconde !
Les autres victoires de catégorie sont revenues à Patrick Hottois, 27e et très net lauréat dans la classe 2-5 et à Louis Morbois, 42e et vainqueur isolé en 3-10.
On notera encore la 31e place de l'originale et rare Subaru WRX STi de quatrième génération (2015) de Matthieu Dehasque, la 51e place de Manon Cornet et la 29e de Mercedes Stock en D4 sans oublier les premiers pas de Noa Verdin (58e, 23 ans, le fils de Yannick) au volant tandis qu'il faut déplorer les soucis mécaniques qui ont lourdement retardé Arnaud Delhoune (59e et dernier) alors qu'il semblait en mesure d'intégrer le top 10 final.
Un dernier mot à propos de la catégorie Histo-Démo, hors compétition, qui rassemblait 16 participants parmi lesquels le fidèle Emile Prémont, vainqueur ici-même en 1985 et champion Asaf des courses de côte la même année mais aussi Victor Colson qui alignait une très belle BMW 323i Gr.2 'Hermès Delbar replica' aux couleurs Martini. (Vincent Franssen & Comm / Photos SAV & Fred Zielonka)