Le beau temps et un public discipliné ont été autant d’ingrédients que les 112 concurrents au départ dans la réussite de la 64ème course de côte du M de Bomerée, 7e manche des championnats de Belgique et ASAF-FWB de la spécialité. Cette épreuve était attendue. Pas seulement parce qu’elle marque, fin août, la reprise de la (courte) deuxième demi-saison en côte mais surtout parce que le déroulement de sa précédente édition avait été gravement chahuté par un public bien trop indiscipliné plus que par la pluie qui avait également sévi… Rien de tout cela cette fois, avec une organisation qui a bien tourné, à la grande satisfaction de David Bomblet, le patron du Bomerée Motor Club, qui était pour la deuxième fois aux manettes : "Le bilan est largement positif avec 112 voitures, les trois montées officielles effectuées dans les deux fédérations et le respect du timing puisque tout était terminé à 18h00 ! Je veux insister sur la discipline des spectateurs cette fois-ci, puisqu’il n’y a eu qu’une petite intervention de la police, soit 5 minutes d’interruption alors que nous avions perdu une heure pleine l’an passé. Merci à eux ! Ca nous motive à préparer une grande fête pour la 65ème édition l’an prochain !"
Sur le plan sportif, il faut tout de même mentionner un souci de chronométrage survenu durant la première montée officielle quand une voiture faucha la cellule d’arrivée. Peut-être aurait-il fallu interrompre l’épreuve pour remplacer le matériel. C’est la solution du chronométrage manuel qui, semble-t-il, a été préférée pour achever rapidement cette première montée avant d’installer une nouvelle cellule. Ceci avec son lot d’imprécisions mais aussi de réclamations et de déceptions… Certains kart-cross (D4) en ont fait les frais, quelques pilotes des D123 également. Dommage !
RACB : Cazzoli visait le record
S’il n’y avait que 29 concurrents (inter)nationaux, la qualité était bien là et le spectacle n’a pas manqué. A commencer par celui proposé par Bruno Cazzoli en Catégorie 1 (véhicules de compétition) qui, finalement sans adversaire (le prometteur jeune Luxembourgeois Dany Demuth, 2ème temps en première montée, a dû renoncer suite à une sortie à la redescente (!) causée par un problème de direction sur son Norma V8 Judd, et Jean Schmits ne lutte plus à armes égales au volant de sa magnifique Ralt F3000 âgée, aujourd’hui, de plus de 30 ans…), s’est attaqué au chrono de 53’’83 (qui n’est pas le record théorique de la côte, détenu par Eddy D’Hoe en 50’’52 en 1982 sur une March 772) signé par Jelle de Coninck en 2017 au volant du premier proto 1750 turbo vu en Belgique. D’une remarquable régularité (4/10èmes entre ses trois montées !), l’homme au chapeau s’en est approché à une demi-seconde. Partie remise en 2025 lors de la 65ème édition ?
Derrière Schmits, excellent lui aussi, la troisième place a mis aux prises deux des aînés du peloton séparés par… 1/100ème de seconde après deux montées ! Mais, finalement, Daniel Allais a mis le petit coup de rein final pour s’offrir, à l’avant-veille de son… 70ème anniversaire la 3e place et la victoire en E2SS17 aux dépens d’un Jacques Marchal doublement ravi : pour son ami et d’avoir réussi à garder derrière lui la redoutable Dallara World Serie V6 3.5 de l’Allemand Robert Meiers, lauréat en E2SS18.
Autre résultat remarquable pour Christophe Figue, 6ème, qui, avec son proto Radical à moteur Hayabusa, a atteint son objectif de descendre en 1'02" pour s’approcher au plus près du meilleur chrono de Jacques Marchal avec son ancienne Van Diemen à mécanique de... moto ! Une monoplace présente, un an et demi après, aux mains de Sébastien Le Nouvel : "Enfin ! Différentes choses m’ont empêché de l’aligner plus tôt mais c’est génial d’enfin rouler avec. L’objectif est d’accumuler des kilomètres, sur circuit aussi, pour disputer la saison prochaine en côte !"
La catégorie 2 (véhicules de production) voyait le retour de Loïc Cordier après les tonneaux effectués, voici plusieurs semaines, à La Broque, une épreuve française. S’il confessait être un peu 'crispé', il améliorait ses chronos des éditions précédentes et se maintenait d’autant plus facilement hors de portée de Fabrizio Casciaro que la Lotus Elise S2 de celui-ci semble aussi performante que pas encore fiable. Cette fois, c’est un cardan qui l’a ralenti en seconde montée et l’a empéché de participer à la troisième…
Il n’en reste pas moins qu’en une seule montée, il a mis quasiment 5 secondes à tout le reste du peloton emmené par la Porsche 996 GTR de Johnny Swinkels, la Peugeot 205 Maxi d’Eric Bettel et la Simca Hayabusa d’Eddy Harlaux qui a surpris jusqu’à… Philippe Dewulf lui-même, expert en Simca Rallye 2/3 ! Notons encore les bons chronos de Romain Fontenelle, 6ème et premier de la petite classe PF5.
Enfin, si la catégorie 3 (véhicules historiques) a permis à Christophe Le Nouvel de signer un nouveau succès devant Homère de Peuter qui avait rendu, non sans humour, son Fisher Fury très présentable après sa sortie d’Osnabrück, elle voyait surtout le retour de Gérard Brasseur : "C’est ma première course cette année. Je veux vendre ma Martini MK42 (un collector, NDLR) pour reprendre quelque chose de plus facile à mon âge !", commentait le Gaumais.
Au championnat de Belgique, à deux épreuves de la fin, plusieurs pilotes sont désormais assurés du titre de classe : Johny Swinkels (PF3), Romain Fontenelle (PF5), Jean Schmits (D15), Robert Meiers (E2SS18), outre Bruno Cazzoli (cat.2 et E2SC21) et Dionisio Perez Pascual (E2SC20) qui l’étaient déjà après Osnabrück.
ASAF : 28 kart-cross au départ !
Cela devient courant : un vrai peloton de kart-cross envahit de plus en plus d’épreuves. Ils étaient encore 28 ce dimanche en périphérie de Charleroi, pour le plus grand bonheur des organisateurs et du public. Une course dans la course dans une Division 4 dominée par Christophe Figue (le seul engagé dans les deux épreuves, voir ci-dessus et 1er en 4-15) et un spectacle garanti !
A ce petit jeu, c’est Anthony Milone qui a eu la main toute la journée, remportant les trois montées dans une régularité exemplaire (22/100èmes de seconde !) pour s’imposer en classe 4-14 à Joseph Ferro revenu très fort en fin d’après-midi. Mathias Launois fait un beau 3ème mais a dû s’employer pour conserver une demi-seconde d’avance sur un quintet lui-même groupé en une grosse demi-seconde ! Les - dans l’ordre - Herbiet, Collard, Matagne (ces deux-ci ont dû composer avec le chronométrage manuel), Gustin et Honnay y ont cru jusqu’au bout !
Et ce ne fut pas moins triste du côté des Divisions 1-2-3 puisqu’au départ de l’ultime montée, ils étaient trois, groupés en 24/100èmes de seconde, à se disputer la victoire. Quatre avec Patrick Clajot (à 66/100èmes ) qui comptait bien mettre à profit sa troisième montée pour prouver que son 1'03" en première montée, corrigé ensuite en 1'08", n’était pas si erroné que ça (on se souviendra de son 1'06"19 en 2022 avec la 997). Mais, sans doute un peu énervé ou déconcentré, il n’a pas pris tous les risques avec sa nouvelle Porsche 991 GT3 Cup qu’il s’est contenté de hisser au 4ème rang final. En tout cas, merci à lui d’avoir aligné, ici, quatre superbes voitures pour lui-même, son fils Lucas (Escort Cosworth Gr.A, en Histo-Démo), son beau-fils Julien Heyne (Mitsubishi Lancer Evo8) et son meilleur ami Michel Guillick (Porsche 997 GT3 Cup) !
Devant, après avoir enfin solutionné les coupures moteur datant de La Roche (sonde lambda) courant de journée, Christophe Le Nouvel a finalement pris le meilleur sur Francis Gilles, qui avait 1/100ème d’avance au cumul des deux premières montées pour l’emporter à domicile devant… Olivier Dubois qui a tout donné dans l’ultime montée !
A domicile lui aussi, Julien Lupardi et son AX 1600 (1er 3-11, soit la première petite cylindrée) complètent brillamment le top 5 devant les monstres de Heyne, Guillick, Dubois père, Mikaël Honoré (la belle Scirocco R, 1er 2-8) et Claudio Vancheri (une non moins belle Clio 3 RS, 1er 2-7).
Une fois n’est pas coutume orphelin de son frère Ludo, Pascal Close a hissé la VW 1303 LS familiale aux portes du top 10 malgré quelques soucis de commande de boîte séquentielle devant, notamment, le redoutable Cédric Deshayes et son Escort RS.
On notera aussi l’excellente 18ème place de Roger Poulet au volant d’une rare (parce qu’authentique) Lotus Elan 26 R. A 78 ans, l’homme refuse de vieillir et il a raison !
Belle lutte en 3-10 entre les Citroën AX de l’expérimenté Thierry Beguint et du jeune Louis Morbois, le fils de Laurent. 2/10èmes les séparaient au dernier départ où l’aîné a fait la différence : "Non, non, je ne suis pas déçu, déclarait le cadet. Je sais ce que j’ai sur ma voiture. Sans autobloquant et avec des Toyo R888, je suis content de mes temps !"
Mission accomplie également pour Tristan Denis (28ème) qui a cueilli un nouveau succès en 2-5 tandis que, du côté des filles, Léa Schodduyn (43ème) a remporté un nouveau succès en 3-9 tandis que Christelle Famerée s’est offerte une convaincante 23ème place, Mercedes Stock ayant à nouveau devancé son paternel du côté des kartcross !
Un mot pour terminer sur la catégorie Histo-Démo qui voyait le retour d’un certain Dan Bialik : "Pas avec l’Escort Mexico 4x4 turbo que j’ai toujours mais avec une Nissan Skyline de drift. Ce n’est pas une version GTR 4x4 mais cette GTS-T 2,5l propulsion marche super bien. Je me suis bien amusé, pas impossible que je la mette en conformité (sièges, harnais…) pour rouler en côte l’an prochain !" On n’attend que ça ! (Vincent Franssen & Com / Photos Simon Moreaux & SAV)