Le championnat FIA Formula 2 s'est poursuivi au Qatar ce week-end, dans le cadre du Grand Prix. Avec des fortunes diverses pour Amaury Cordeel (Hitech). Retour sur les deux courses de l'avant-dernier meeting de la saison, avant la finale d'Abu Dhabi. Entre Oliver Bearman (Prema) en pneus durs et Isack Hadjar (Campos) en pneus mediums, la victoire a longtemps hésité lors de la course Sprint. L’Anglais était parti en tête, mais le Français profitait de ses gommes pour prendre le commandement au deuxième tour, avant de filer devant. Le pilote d’essais Red Bull se ménageait une petite avance, jusqu’à 4 secondes, avant que le futur pilote Haas ne grappille peu à peu son retard. A trois tours de l’arrivée, Bearman était revenu au contact et plongeait à la corde du premier virage pour reprendre le commandement. Définitivement, d’autant qu’Hadjar partait en tête-à-queue quelques virages plus tard… et que le Safety-Car sortait un tour après suite à l’accrochage entre Antonelli (Prema) et Maini (Invicta). L'Anglais empochait sa troisième victoire de la saison, toute lors de courses sprint.
La bagarre derrière ce duo était longtemps indécise. En pneus mediums, Martins (ART GP) bondissait au départ pour gagner quatre rangs et s’installer derrière Bearman et Hadjar. Mais le pilote Alpine souffrait avec ses gommes. En début de course, grâce à une défense de fer, il réussissait à contenir derrière lui Crawford (DAMS), Verschoor (MP Motorsport), Aron (Hitech) et Bortoleto (Invicta) dans un peloton très regroupé. Mais au fil des tours, la pression de ses poursuivants se faisait plus forte et Martins cédait à quelques boucles de l’arrivée, perdait le rythme, pour finalement terminer à la 10e place.
Crawford héritait donc d’une troisième place très méritée, qui se transformait en deuxième position après le tête-à-queue de Hadjar. Même chose pour Verschoor qui complétait le podium. Derrière Hadjar, finalement quatrième, Aron conservait la 5ème place contrôlant jusqu'au bout les attaques de Bortoleto.
Sur un circuit où il est difficile de dépasser, Amaury Cordeel (Hitech) n’a pas pu faire de miracle en tentant le pari des pneus tendres. 18e sur la grille, il évoluait dans le dernier quart du peloton, profitait des incidents pour remonter un instant à la 15e place avant de rétrograder pour finalement se classer 16e, loin des points.
Bortoleto et Hadjar pour le titre, Cordeel engrange
Trois points et demi, tel était l’écart qui séparait Bortoleto (Invicta), leader du championnat, de son suivant Hadjar (Campos), à l’amorce de la seconde course FIA F2 au Qatar. Notons au passage que le Brésilien avait récupéré un point précieux au terme de la course sprint suite à la pénalité infligée à Aron (Hitech). Il n’y a pas de petit profit. L'avantage était en faveur du futur pilote Sauber, 2e sur la grille, alors que son rival ne s’élançait qu’au 9e rang.
A l’extinction des feux, malgré une piste plus sale, Bortoleto partait mieux qu’Aron pour prendre le commandement. L’Estonien devait même bagarrer pour garder sa position face à la double attaque de Beganovic (DAMS) et Martins (ART GP) au premier virage. Le Suédois débordait finalement le Français, avec Verschoor (MP Motorsport), Crawford (DAMS), Maini (Invicta), Bearman (Prema), Antonelli (Prema) et Goethe (MP Motorsport) derrière eux pour compléter le top 10. Hadjar, bousculé dans le peloton par les deux Prema, avait perdu deux rangs et roulait alors en 11e position.
Les leaders s’arrêtaient changer leurs gommes au 7e tour. Tous sauf Bortoleto qui patientait une boucle de plus. Mais entre temps, Antonelli, bousculé dans les stands par Verschoor, avait quitté la piste, imposant la VSC et même la sortie de la Safety-Car. De quoi perturber le Brésilien, qui plongeait dans les stands, mais hésitait et ressortait finalement sur la piste.
Une fois le peloton passé par les boxes, Bearman, Durksen (Aix GP), Maini, Esterson (Trident), Browning (ART GP) et Marti (Campos), qui restaient en pneus durs, roulaient en tête du paquet, alors que Bortoleto, 6e, était le premier des pilotes à s’être arrêtés. Suivaient Aron, Hadjar, Goethe et Miyata (Rodin). Au 13e tour, la course reprenait pour un tour seulement puisqu’un accrochage entre Villagomez (Van Amersfoort) et Crawford faisait revenir la Safety-Car en piste.
Entre temps, Bortoleto tentait de trouver la faille derrière Marti, mais l’Espagnol défendait fort, envoyant le leader du championnat hors piste, qui revenait cependant juste devant Aron et Hadjar, pressant derrière lui.
A la deuxième relance, Bearman, en pneus froids, virait au large, ce dont profitait Durksen pour prendre la tête. Juste un court instant puisqu’en voulant rendre la position, le pilote Aix Racing laissait aussi passer Maini et Browning. Bortoleto trouvait enfin la faille sur Marti pour rouler en 5e position, mais écopait au même moment d’une pénalité de 5 secondes pour son passage erratique à l’entrée des stands.
Au fil des tours, les pilotes en pneus durs s’arrêtaient changer leurs gommes, Bearman le dernier, à trois minutes de la fin, qui laissait le commandement à Bortoleto. Le Brésilien franchissait la ligne en tête mais avec sa pénalité il perdait deux rangs, en faveur d’Aron et Hadjar. L’Estonien, récemment désigné pilote de réserve Alpine, signait du même coup son premier succès en F2.
Deuxième, le Français de chez Red Bull faisait donc la bonne opération en revenant à un demi-point de son adversaire brésilien. Goethe terminait à une belle 4e place, devant Beganovic, 5e, et plusieurs pilotes qu’on attendait pas à pareille fête mais qui avaient profité des incidents pour progresser dans le peloton : Mansell, 6e et un excellent Amaury Cordeel qui exploitait au mieux la vitesse de sa monoplace de chez Hitech pour effectuer quelques dépassements, et ramener de beaux points de cette course. Il était pourtant 20e en début de course et 15e au terme de la deuxième neutralisation. Bennett (Trident), Maloney (Rodin) et Miyata (Rodin) complétaient le top 10 de cette course mouvementée.
C’est donc à égalité ou presque que Gabriel Bortoleto et Isack Hadjar arriveront à Abu Dhabi, titre 2024 en jeu. (René-Jean Labrique)