La course de F2, un peu plus tôt dans la journée, avait été annulée en raison de la pluie, mais deux heures plus tard, pour le Grand Prix d’Australie 2025 de Formule 1, première course de la saison, la piste était praticable à l’approche du départ. Les monoplaces étaient évidemment chaussées de pneus intermédiaires pour la pluie. Le premier coup de théatre touchait Isack Hadjar, le rookie français, qui perdait le contrôle de sa Racing Bulls dès le deuxième virage du tour de formation, alors qu’il roulait pourtant à petite vitesse. La monoplace blanche terminait sa course dans les rails de sécurité. C’était l’abandon et le report du départ de dix minutes.
A l’extinction des feux, les deux McLaren partaient correctement, mais c’était encore mieux pour Verstappen (Red Bull) qui se montrait pressant sur Piastri dans le premier virage avant de trouver l'ouverture à l’accélération. Norris par contre filait déjà devant. La course était neutralisée dès la première boucle après la sortie de piste de Doohan (Alpine), qui lui aussi se faisait piéger à l’accélération. Il y avait une autre victime en la personne de Sainz, parti à la faute sous Safety-Car dans le dernier virage.
La Safety-Car était donc en piste, qui emmenait le peloton, dans l’ordre Norris, Verstappen, Piastri, Russell (Mercedes), Leclerc (Ferrari) qui avait débordé Tsunoda (Racing Bulls) et Albon (Williams), Hamilton (Ferrari), Gasly (Alpine) et Alonso (Aston Martin) pour ce qui est du top 10.
Le Grand Prix était relancé au 8e tour et pendant une petite dizaine de tours, le classement n’évoluait pas. Il fallait remonter plus loin pour voir Antonelli (Mercedes) déborder Hulkenberg (Sauber) pour la douzième place avant de partir en tête-à-queue.
Devant, Norris contrôlait la course mais Verstappen, en délicatesse avec ses freins, cédait la deuxième place à Piastri, aidé par le DRS.
A mi-course, les deux McLaren avaient creusé un bel écart d’une quinzaine de secondes sur Verstappen, mais à coup de record du tour, Piastri remontait sur son équipier pour revenir au contact. Pendant quelques tours, les deux hommes étaient tout proches avant que Norris ne reprenne le large, profitant probablement de pneus moins usés.
La course tombait presque dans la routine quand Alonso perdait le contrôle de son Aston Martin et heurtait le rail (34e tour), imposant le retour en piste de la voiture de sécurité. Tous les pilotes plongeaient dans les stands pour changer de gommes, chaussant soit des durs, par exemple chez McLaren ou Ferrari, soit des mediums par exemple chez Red Bull.
Derrière les neuf premiers, au classement inchangé, Antonelli entrait dans les points et précédait Stroll (Aston Martin), les deux Sauber (Hulkenberg puis Bortoleto), Lawson (Red Bull) et les deux Haas d’Ocon et Bearman.
Le drapeau vert était déployé au 42e tour juste avant que la pluie, intense, ne revienne au dessus du circuit. Les McLaren se faisaient piéger dans le dernier virage : Norris un peu qui rentrait aussitôt aux stands, mais surtout Piastri qui partait en tête-à-queue et se plantait dans l'herbe. Verstappen ne rentrait pas et prenait le commandement.
Dans le peloton, c’était le chaos. Leclerc partait en toupie, Tsunoda sortait large et se faisait passer par Hamilton. L’Anglais se retrouvait même un instant en tête avec l’arrêt un tour plus tard de Verstappen. Pire, Lawson puis Bortoleto allaient heurter le rail imposant une troisième Safety-Car.
Les Ferrari, encore en slicks, n’osaient pas aller plus loin changeaient leurs gommes et plongeaient au classement.
La course était relancée à nouveau au 52e tour pour six boucles. Avec Norris en tête, devant Verstappen, Russell, Albon et Antonelli pour le top 5. Malgré un dernier rush du Néerlandais, qui revenait tout près dans les deux derniers tours, Lando Norris conservait la tête jusqu’au bout pour signer la cinquième victoire de sa carrière. Derrière Russell, troisième, Antonelli trouvait la faille sur Albon avant d’être pénalisé pour un 'unsafe release' et retombait en cinquième position.
Stroll et Hulkenberg, discrets mais solides et opportunistes arrachaient les sixièmes et septièmes places. Derrière, Gasly cédait face aux Ferrari et à Piastri et tombait hors des points. La huitième place était pour le Monégasque, repassé devant Hamilton à la relance, la neuvième à Piastri qui débordait l’Anglais dans le dernier tour au prix d’une manoeuvre impressionnante. Hamilton ne ramène donc qu'un petit point de sa première course pour Ferrari.
Gasly, Tsunoda, Ocon et Bearman complétaient le classement de ce Grand Prix d’Australie à rebondissements.
La Formule 1 n’aura cependant pas le loisir d’apprécier ce premier Grand Prix spectaculaire, puisque la deuxième épreuve de la saison est programmée dès la semaine prochaine à Shanghaï (Chine) avec en prime une course sprint. (René-Jean Labrique / Photo McLaren)