Rien de tel que de s’élancer en pole position pour aborder au mieux un Grand Prix de F1. Et justement, Oscar Piastri (McLaren) ne manquait pas son premier départ depuis la pole. Certes, l’envol de l’Australien n’était pas idéal, mais il était suffisant pour conserver le commandement face à l’attaque de Russell (Mercedes). Mieux pour McLaren, Norris en profitait pour déborder son compatriote par l’extérieur. Juste derrière en passant très au large, Vertappen (Red Bull) ouvrait la porte aux deux Ferrari d’Hamilton et Leclerc, qui allaient même au contact à la fin de l’escargot, heureusement pour elles sans conséquence, si ce n'est pour l’aileron avant du Monégasque. Derrière ce top 6, Antonelli (Mercedes) roulait en septième position devant les deux Racing Bulls, Tsunoda devant Hadjar. Dans le peloton, Bortoleto (sauber), en bagarre avec Bearman (Haas), partait en tête-à-queue avant de repartir en fin de peloton.
Le premier abandon du Grand Prix touchait Alonso (Aston Martin), qui, après quelques tours, perdait ses freins arrières, et rentrait aux stands, train arrière fumant.
Commençait alors une course d’usure où chacun s’efforçait d’épargner ses gommes médiums. Mais dès le onzième tour, Gasly (Alpine) était le premier à s’arrêter pour passer aux pneus durs. Quatre tours plus tard, tous les tenors s’étaient arrêtés, ce qui laissait Albon (Williams) en tête un court instant, avec une Williams à l’aise avec ses pneus, Piastri, Russell qui profitait de l’undercut pour passer Norris, Stroll (Aston Martin) et Sainz (Williams) en pneus usés, et les deux Ferrari, Hamilton juste devant Leclerc. A cet instant, Verstappen n’était que neuvième.
Quelques boucles plus tard, à l’approche de la mi-course, Piastri avait retrouvé son bien quand Norris passait Russell pour remonter en deuxième position, mais à près de 4 secondes de son équipier. La troisième place de Russell était menacée par les Ferrari, surtout celle de Leclerc, avec son aileron endommagé, qu’Hamilton avait laissé passer. Le top 10 était complété par Verstappen, Stroll, en vieux pneus durs, Tsunoda (Racing Bulls), Ocon (Haas) et Antonelli.
Gestion de gommes
Il fallait attendre le 36e tour pour voir Stroll enfin monter des gommes mediums au moment où certains s’arrêtaient aux stands pour un troisième jeu de pneus, notamment Hamilton qui perdait une place en faveur de Verstappen.
En tête de la course, Piastri déroulait, laissant Norris à près de 4 secondes et Russell encore un peu plus loin. Alors que tous, sauf Hamilton, s’interrogeaient sur la capacité des pneus durs à rallier l’arrivée sans risque de baisser de rythme.
Mais en fait, les pneus tenaient bon et Oscar Piastri s’imposait pour la troisième fois de sa carrière, après Budapest et Bakou, avec une belle avance de 10 secondes sur son équipier. Il est vrai que Norris terminait cette course sous tension avec des soucis de freins, à tel point que Russell, longtemps troisième en solitaire revenait à moins de deux secondes de la McLaren. Un peu plus loin, Max Verstappen, discret tout au long de la course, trouvait du rythme dans les dernières boucles pour venir déborder la plus rapide des Ferrari à 3 tours de la fin.
Derrière Leclerc et Hamilton, Ocon (7e) amenait sa Haas dans les points après un Grand Prix très solide, en contenant jusqu’au bout Antonelli et Albon. Avec l’autre Haas, Bearman effectuait lui aussi un superbe Grand Prix, avec plusieurs déplacements incisifs et un point à la clé.
Gasly, premier pilote hors des points, prenait la onzième place, devant Stroll, Sainz, Hadjar, Doohan, Lawson, Bortoleto, Hulkenberg et Tsunoda. A noter que le Japonais de Racing Bulls, tout comme son équipier Hadjar avaient choisi une stratégie à deux arrêts qui les a plongés dans l’anonymat du peloton, après de beaux essais.
Avec ce doublé, le 50e de McLaren, l’équipe britannique repart de Chine en tête des deux championnats. Côté pilotes, Norris conserve le commandement mais Verstappen, Russell et Piastri, regroupés en deux points, ne sont pas loin avant le prochain déplacement au Japon début avril. (René-Jean Labrique)