Entre la course sprint et les qualifications pour le Grand Prix de Chine, la deuxième journée de course à Shanghaï a tenu toutes ses promesses. Hamilton (Ferrari) – Verstappen (Red Bull), soit onze titres de champion du monde sur la première ligne de la course sprint chinoise ; sur 19 tours du circuit de Shanghaï, la bagarre s’annonçait superbe. D’ailleurs, dès l’extinction des feux, le Britannique défendait face au Néerlandais pour virer en tête avec Piastri (McLaren) en troisième position. Suivaient Leclerc (Ferrari) et Russell (Mercedes) alors que Norris (McLaren) manquait son premier tour pour ne pointer qu’au neuvième rang.
Russell débordait rapidement Leclerc pour la 4e place mais les deux hommes se voyaient rapidement lâchés par le trio Hamilton / Verstappen / Piastri toujours regroupé à l’approche de la mi-course.
Pour tous, la gestion des pneumatiques s’avérait cruciale. A commencer par Sainz (Williams), qui régressait dans le peloton avant de changer ses gommes dès le 11e tour.
Devant, Piastri trouvait la faille sur Verstappen, en délicatesse avec ses pneus (15e tour). L’Australien n’avait cependant aucune chance de chasser Hamilton, car ce dernier gérait parfaitement les derniers tours et s’imposait avec près de 7 secondes d’avance. Pour marquer son histoire avec Ferrari, mais aussi pour deux événements inédits puisque ni le Britannique, ni Ferrari n’avaient réussi à s’imposer dans l’exercice particulier du sprint depuis l’apparition de ce format en 2021.
Loin du trio, Hamilton / Piastri / Verstappen, Russell maitrisait Leclerc jusqu’au bout avec un brillant Tsunoda (Racing Bulls) sixième, et encore un peu plus loin Antonelli (Mercedes) et Norris, qui trouvait la faille sur Stroll (Aston Martin) pour arracher le dernier point distribué.
Derrière Alonso (Aston Martin) et Albon (Williams), à créditer d’une course 'tranquille', les places étaient chères dans un peloton très remuant. Gasly (Alpine), pourtant en fond de grille, remontait jusqu’à la douzième place, après de belles bagarres notamment avec son compatriote Hadjar (Racing Bulls). .
Même chose pour Lawson (Red Bull) qui accrochait la 14e place au terme d’une course heurtée. Les deux Haas suivaient, dans l’ordre Bearman / Ocon, alors que le Britannique avait longtemps roulé en douzième position. Dans le dernier tour, Sainz profitait d’une bousculade dans l’épingle entre Doohan (Alpine) et Bortoleto (Sauber), impliquant aussi Hulkenberg (Sauber) pour gagner trois places (17e). Le Brésilien, l’Allemand et l’Australien complétaient le classement de ce premier sprint 2025.
Première pole pour Oscar Piastri
Quelques heures plus tard, tout était remis en question au moment des qualifications pour le Grand Prix. Avec un peloton très serré, puisqu’au terme des premiers runs, pas moins de 18 pilotes se trouvaient regroupés dans la même seconde, avec le meilleur chrono pour Verstappen (1’31’’424). Tous sauf le Néerlandais ressortaient pour une deuxième tentative et cette fois Norris mettait tout dans l’ordre (1’30’’983). Les deux Racing Bulls, étonnantes, pointaient derrière l’Anglais, dans l’ordre Hadjar / Tsunoda. Russell et Verstappen complétaient le top 5, dans la même demi-seconde.
Derrière ce groupe, la hiérarchie était incroyablement regroupée, avec les dix autres pilotes dans la même demi-seconde. Stroll fermait la marche avec une petite marge sur le premier éliminé, Gasly, à plus d'une seconde de Norris. Bearman, Doohan, Bortoleto et Lawson passaient eux aussi à la trappe quand Hulkenberg et Ocon s’offraient cette fois la Q2.
Norris repartait fort en Q2 (1’30’’787), qui repoussait Piastri à 413 millièmes, quand le top 10 roulait dans la même seconde. En fin de séance, l’Anglais était seul au monde, avec Verstappen relégué à 355 millièmes, Piastri et une nouvelle fois les Racing Bulls, et encore Hadjar devant Tsunoda. Suivaient Russell, les Ferrari de Leclerc et Hamilton, Antonelli et Albon qui héritait du dernier billet pour la Q3. Ocon, premier éliminé pour 30 millièmes, amenait sa Haas en onzième position devant Hulkenberg, Alonso, Stroll et Sainz, à 1’’053, toujours à la recherche de sa Williams.
Les McLaren étaient au rendez-vous de la Q3, mais cette fois Piastri (1’30'703) devançait Norris, repoussé à 90 millièmes. Verstappen, Hamilton et Russell étaient à moins de trois dixièmes, avec Leclerc en sixième position devant Hadjar, Tsunoda, Albon et Antonelli qui voyait son chrono annulé.
Les évolutions étaient rares dans les dernières tentatives. Rares, mais importantes. A commencer par celle d’Oscar Piastri qui améliorait encore son chrono (1’30’’641) pour décrocher la première pole position de sa carrière en Grand Prix (Il en a signé deux en sprint). Celle de Russell aussi, qui, sous le drapeau à damier, intercalait la Mercedes entre les deux McLaren. Suivait Verstappen dans le même dixième que Norris, avec Hamilton et Leclerc à 3 et 4 dixièmes. Un peu plus loin, Hadjar signait une brillante septième place devant Antonelli, Tsunoda et enfin Albon.
L’Australien s’élancera donc en première ligne aux côtés de Russell demain pour cette édition 2025 du Grand Prix de Chine, dont le départ sera donné à partir de 8 heures. Avec une course très indécise en perspective. (René-Jean Labrique / Photo Scuderia Ferrari)