La pluie, intense, était bien au rendez-vous de Suzuka, mais c’était dans la nuit, bien avant le Grand Prix. Et au moment de l’extinction des feux, il ne restait plus que quelques patchs humides répartis ça et là sur le circuit japonais. D’où des pneus slicks pour la totalité du peloton. Tout se passait bien au départ et même dans le premier tour puisque le top 10 sur la grille pointait dans le même ordre après une boucle, à savoir Verstappen (Red Bull), Norris (McLaren), Piastri (McLaren), Leclerc (Ferrari), Russell (Mercedes), Antonelli (Mercedes), Hadjar (Racing Bulls), Hamilton (Ferrari), en pneus durs, Albon (Williams) et Bearman (Haas).
Dans le peloton, une longue bagarre entre Gasly (Alpine) et Alonso (Aston Martin) tout au long du premier tour tournait en faveur de l’Espagnol pour la onzième place, quand juste derrière Tsunoda (Red Bull) trouvait la faille sur Lawson (Racing Bulls).
Quinze tours plus tard, rien n’avait changé au classement, si ce n’est que Bortoleto (Sauber) laissait la lanterne rouge à Stroll (Aston Martin) quand le Canadien s’arrêtait pour changer ses gommes tendres.
Russell était le premier du paquet de tête à rentrer aux stands (20e tour) pour passer en durs, imité au tour suivant par Piastri. Mais le premier moment chaud de cette course, et peut-être le seul, survenait au 22e tour, quand les deux leaders stoppaient en même temps. L’arrêt de Norris était légèrement plus court et les deux monoplaces se retrouvaient côte à côte à la sortie des stands, Verstappen gardant sa position, imposant à son rival un passage dans l’herbe avant de retrouver la piste.
Les arrêts permettaient au trio Antonelli-Hamilton-Hadjar, qui avaient échangé leurs positions, de rouler en tête du Grand Prix. Le Britannique rentrait à son tour au 30e tour, quand l’Italien attendait une boucle de plus pour céder le leadership.
Dans le peloton, Albon effectuait un beau dépassement par l’extérieur au Turn One, imité par Hadjar qui déposait Sainz au même endroit juste après.
A 15 tours du drapeau à damier, après tous les arrêts au stand, le top 10 n’avait pas changé. Verstappen, Norris et Piastri roulaient cependant très groupés, en moins de trois secondes, alors que leurs poursuivants étaient loin derrière.
Jusqu’à la fin de course, les McLaren chassaient Verstappen. Avec un Piastri, apparemment un peu plus rapide, qui piaffait derrière Norris et indiquait à son équipe qu’il avait le rythme pour aller chercher le Néerlandais.
Mais rien ne changeait. Max Verstappen au terme d’une course presque discrète mais parfaite signait sa première victoire de la saison, la 64e de sa carrière, et la 4e consécutive à Suzuka. Juste derrière, Norris et Piastri complétaient le podium.
A plus de 10 secondes, Leclerc décrochait la 4e place devant Russell, Antonelli, le plus rapide en fin de course, Hamilton, Hadjar, Albon et Bearman.
Alonso, 11e, était le premier hors des points et devançait Tsunoda, Gasly et Sainz. Doohan arrachait quant à lui la 15e place, résistant jusqu’au bout à un peloton bouillant derrière lui dans l’ordre, Hulkenberg, Lawson, Ocon, Bortoleto et Stroll.
Au terme de ce troisième Grand Prix de la saison, Lando Norris reste leader du championnat, mais la menace Verstappen, revenu à une longueur, est bien présente. Piastri pointe un peu plus loin en troisième position. Côté Constructeurs, McLaren creuse encore l’écart sur Mercedes.
Comment cette hiérarchie va-t-elle évoluer lors des prochains Grand Prix, à Barhein puis en Arabie saoudite ? Réponse lors des deux prochains week-ends. (René-Jean Labrique / Photo F1)