Le vendredi 23 août, à près de 70 ans, Jean-Pierre Debacker s’en est allé, vaincu par une longue et pénible maladie. En raison de problèmes de santé, Jean-Pierre Debacker avait déjà été contraint de mettre en veilleuse sa tâche de directeur technique du RACB Sport. Il y a été actif pendant près de dix ans, après avoir assuré la responsabilité technique de bien des teams belges les plus en vue, ayant collaboré avec une impressionnante série de pilotes. Les triomphes les plus impressionnants dans lesquels il a été impliqué ont été ceux de Kronos et Peugeot aux 24 Heures de Francorchamps.
Quand il était un jeune homme né à Gand, Debacker rêvait d’une carrière de pilote en monoplace. Il a ainsi pris la direction de l’Angleterre, berceau de la Formule Ford, affrontant alors un autre débutant, Nigel Mansell, futur champion du monde de Formule 1. Pour des raisons financières, Jean-Pierre a été contraint de raccrocher le casque, tout en mettant sur pied son propre team : JP Racing. Cela permettait au jeune Belge d'accéder à la Formule Ford Benelux et, sur base des résultats décrochés, Debacker obtenait des lettres de noblesse qui allaient lui permettre de travailler pour d'autres équipes. De préférence en monoplace. JB Motorsport, Jesco Racing – les débuts d’un Jeffrey Van Hooydonk encore tout jeune -, PK Racing, KTR, Thierry Boutsen Racing – avec un certain Jérôme D’Ambrosio -, et surtout Kronos Racing, avec le duo Marc Van Dalen/Jean-Pierre Mondron, où il était contraint de passer de la monoplace à la catégorie tourisme.
Il allait rencontrer le succès avec des pilotes tels que Vincent Radermecker, Fred Bouvy et Kurt Mollekens dans le cadre du Procar et des 24 Heures de Spa. C’est aussi via Kronos que Jean-Pierre faisait connaissance avec le rallye et le JWRC, via une 206 S1600 pour Larry Cols, mais aussi pour le champion Junior Fred Béco. Suivaient, toujours pour le compte de Kronos, une C2 pour Bruno Thiry, et même une Xsara WRC pour François Duval lors du Deutschland Rally, pour aboutir à la 207 S2000 avec Bernd Casier, Freddy Loix et Thierry Neuville.
Jean-Pierre connaissait très bien de nombreux pilotes, sachant pertinemment ce dont ils étaient capables au niveau technique. Certains d’entre eux, à l’image de Vincent Vosse avec WRT, allaient par la suite créer leur propre structure. Le fonctionnement de telles formations n’avait aucun secret pour lui. Il était donc tout désigner pour assurer le rôle de directeur technique du RACB. Le braconnier était devenu garde-forestier.
Jean-Pierre était connu comme un homme de dialogue. Il n’était pas le plus bavard, mais quand il prenait la parole, on l’écoutait. Il a donné et gagné en confiance, préférant continuer à travailler dans l'ombre pendant toutes ces années. Jean-Pierre était un homme de discrétion.
Nous présentons nos sincères condoléances à son épouse, à ses enfants et à ses petits-enfants à l'occasion de cette douloureuse disparition. (Vincent Franssen)