Une semaine après Bomerée et une semaine avant Houyet, les animateurs du championnat ASAF-FWB des courses de côte avaient rendez-vous dimanche du côté de Visé, à deux pas de la Meuse, pour gravir la tortueuse route menant à Richelle. Une quarantième édition d’une course de côte - appelée Mémorial Yves Feilner depuis le décès accidentel de cet exceptionnel pilote à Marchin en 2008 - qui coïncidait avec le soixantième anniversaire de la création du club organisateur, l’Ecurie (Baudouin) Visétoise. Un double événement qui s’est déroulé sans problème, les trois montées officielles étant achevées peu avant 18h00 !
Lesquelles n’ont pas manqué de suspense. Notamment dans une Division 4 (véhicules de compétition) très ouverte sur papier, mais qui s’est rapidement transformée en un match à deux… ou trois. C’est que, dès les essais, il est apparu qu’au contraire des années précédentes, les kart-cross auraient cette fois le dessus, aucune monoplace n’étant présente, tandis que les protos n’ont pas été en mesure de donner la réplique : le multiple vainqueur Jacques Marchal a été contraint à l’abandon après avoir abîmé le fond de son Silver Car sur une grosse pierre apparue soudainement dans la trajectoire… peut-être ramenée là par les kartcross qui partaient avant ? Didier Pirlet n’a effectué que deux montées au volant de son Speads tandis qu’Arnaud Delhoune s’est classé 15ème, et 1er 4/15, au volant de son GDS Spyder. Tous plafonnaient au-delà de la minute...
Devant, les meilleurs kart-cross sont directement descendus sous les soixante secondes. Et si Anthony Milone signait le meilleur temps des essais, Joseph Ferro remettait les pendules à l’heure dès la première montée officielle. S’en suivait un duel très serré, essentiellement à l’avantage du champion en titre, tandis que son second devait se méfier jusqu’au bout - exactement comme l’an passé - d’un Mathias Launois excellent et à qui il n’a encore manqué que quelques centièmes de seconde (5/100èmes cette fois, 9/100èmes l’an passé !).
Jonathan Honnay et Renaud Gustin complètent le top5 en étant parvenus tous deux à rester devant deux autres pointures, Benoît Matagne, qui regrettait n’avoir pu rééditer en course les chronos des essais, et Denis Delrue, enfin de retour après sa spectaculaire sortie de Sy en début de saison : "On a quand même eu du boulot. Il a fallu passer le châssis au marbre. Et ce matin, j’avais quelques appréhensions car je n’avais même pas eu le temps de l’essayer. Mais ça a été même si j’étais persuadé d’avoir été plus vite dans l’ultime montée..."
Outre les figures de Luca Izzi et Sébastien Ansiaux notamment et l’abandon de la famille Mongeluzzi, on notera aussi la 19ème place de Frédéric Nunes, venu de Mouscron (!) et qui, à 51 ans, prend beaucoup de plaisir : "Je suis enfin venu à la compétition l’an passé, via le kart-cross. J’ai dû faire 10 côtes. Et je viens enfin de découvrir Richelle car, l’an passé, j’étais présent mais je n’avais pas pu rouler après m’être blessé au bras lors de notre installation !"
L'Escort Cosworth au sommet
Du côté des Divisions 123, Francis Gilles (1er 3/13) a dominé les débats toute la journée, se montrant pour la 18ème fois (!) le plus rapide des voitures de tourisme depuis 2001, année de son succès absolu ici même, déjà avec une Escort Cosworth ! De quoi relancer le championnat puisque, en cas de double succès à Houyet et Sainte-Cécile, il pourrait encore passer sur le fil Olivier Dubois qui serait alors contraint de décrocher au moins une deuxième place pour que l’ex-aequo lui reste favorable, au bénéfice des résultats non retenus.
Car, ici, Olivier a dû se contenter d’une 'modeste' 4ème place, devancé de peu par les super tractions de Julien Lupardi (1er 3/11) et Eric Bettel (1er 3/12). Le premier nommé a pourtant été inquiété par la mécanique toute la journée (d’abord un roulement de roue à l’arrière gauche puis un cardan fêlé qui a heureusement résisté jusqu’au bout), mais s’est vengé de sa 3ème place de l’an passé tandis que le second nommé a bien fait d’y croire jusqu’au bout pour gagner deux places et s’offrir un podium !
Le top5 est complété par la Renault Clio Rallye3 (1300 turbo 4x4 donc) d’un Olivier Chatelain victorieux en 2/8, resté sur sa faim : "Oui, je pense que la 3ème place finale était à ma portée, mais un tête à queue en dernière montée, consécutif à une mauvaise manipulation de ma part dans les modes de conduite sur le volant, en a décidé autrement...", mais qui a pu conserver l’avantage sur la… Renault Clio 3 RS d’un Claudio Vancheri très vindicatif et lauréat d’une classe 2/7 au sein de laquelle il convient de mentionner la 4ème place de Johan Darand (22ème) au volant d’une Ford Fiesta ST150 très proche d’une Division 1. Si si, on peut s’amuser et faire des temps avec une voiture quasiment de série !
A noter aussi que, avant son abandon mécanique (embrayage), Didier Lejeune pointait au 6ème rang et aurait certainement été en mesure de revendiquer lui aussi une place dans le top5 au volant de sa Mitsubishi Evo6.
Classé 7ème, Colla Schrooten s’est à nouveau montré le meilleur pilote de rallycross, assez nettement devant ses copains De Vocht (14ème) et Geebelen (15ème) tandis que Pascal Close, à nouveau seul au volant de la VW 1303 LS familiale, terminait 8ème, dans le même temps total que la Xsara XXL.
Enfin, ce fut très chaud entre Yves Deffet et Anthony Mayné, qui complètent le top10, pour le premier accessit en 2/8, la DS3 R3T Max conservant finalement 2/10èmes de bon sur la BMW M3 jaune.
Bien que contraint à l’abandon en fin de journée (problème d’alimentation de carburant sur sa Honda Civic), David Wathlet, 12ème, a conservé un très net avantage sur ses adversaires en 2/6, tout comme Dylan Czaplicki qui a fait bel usage de sa Mini Innocenti 'historique' en 2/5 pour damer le pion aux tractions bien plus modernes de Boniver, Necevski et Kerf. Enfin, victoire isolée de John Dubois (36ème) en 3/10.
Un mot pour terminer sur la riche participation en Histo-Démo (catégorie non chronométrée, on le rappelle) au sein de laquelle on dénombrait pas moins de 23 voitures. Parmi lequelles des originales Westfield Seven, Alpine GTA et Mazda Miata qui ont bien donné le change face aux drifteurs en BMW de tous poils. (Vincent Franssen & Com / Photos Fred Zielonka)