Après des qualifications, il y a presque toujours des pénalités. Pour ce Grand Prix du Brésil, si les deux premières lignes ne changeaient pas, avec Verstappen (Red Bull), Leclerc (Ferrari), Stroll (Aston Martin) et Alonso (Aston Martin) , Russell (Mercedes) n’était plus à côté d’Hamilton (Mercedes) sur la troisième ligne, pénalisé de deux positions pour avoir gêné un concurrent dans la voie d’accélération du circuit d’Interlagos. L’Anglais reculait en 8ème position derrière Norris (McLaren) et Sainz (Ferrari). Un peu plus loin, les deux pilotes Alpine étaient sanctionnés pour la même raison. Ocon et Gasly partaient donc en 14ème et 15ème positions.
Le premier coup de théâtre était pour le tour de chauffe quand Charles Leclerc perdait le système hydraulique de sa Ferrari et quittait la piste dans le rapide virage 6 au milieu du circuit. C’était déjà l’abandon.
Le départ n’était pas lui non plus de tout repos. Verstappen partait devant, comme d’habitude, suivi par Norris et Hamilton qui débordaient les deux Aston Martin d’Alonso et Stroll. Suivaient Russell, Perez (Red Bull) et Sainz (Ferrari), qui pestait après son embrayage. Mais le chaos se produisait en milieu de peloton quand Hulkenberg (Haas) touchait Albon (Williams) et l’envoyait sur Magnussen (Haas). Le Thaïlandais terminait sa course violemment dans les barrières de sécurité, au même titre que le Danois. Piastri (McLaren), touché à l’arrière, et Ricciardo (Alpha Tauri), qui recevait un pneu perdu, étaient des victimes colatérales de cet accrochage.
Les dégâts étaient tels sur les éléments de sécurité que le drapeau rouge était sorti par la direction de course dès le 2ème tour.
Une grosse demi-heure plus tard, la course était relancée, sans Leclerc, Albon et Magnussen. Verstappen repartait devant Norris, Hamilton et Alonso, qui débordait rapidement l’Anglais dès la Curva del Sol. Russell, Perez, Stroll, mal parti, Sainz, et les Alpine de Gasly et Ocon complétaient le top 10.
Pendant quelques boucles, Norris se montrait pressant derrière le champion du monde avant que Verstappen ne prenne ses distances à partir du 9ème tour.
Alors que Tsunoda, après deux roues dans l’herbe, perdait une position sur Bottas (Alfa Romeo), Perez lançait l’offensive sur les Mercedes en passant d’abord Russell, puis Hamilton, avant que les deux monoplaces noires ne s’arrêtent pour changer de pneus. Perez s’arrêtait à son tour, ressortait derrière Hamilton, mais le redébordait un peu plus tard.
Au 28ème tour, tous les pilotes s’étaient arrêtés, avec un trio Verstappen, Norris, Alonso en tête de la course. Perez suivait à la 4ème place, devant Stroll, remonté lui aussi sur les Mercedes d’Hamilton et Russell. Sainz en pneus neufs, Ocon et Bottas, revenu du fond de grille, complétaient le top 10.
La deuxième moitié de la course voyait Perez se rapprocher peu à peu d’Alonso pour la 3ème place, quand Sainz dépassait à son tour les Mercedes. Gasly, avec une grosse vitesse de pointe, débordait lui aussi Russell.
La deuxième volée d’arrêts pneumatiques commençait au 47ème tour. Sans rien changer dans le peloton. Norris, en s’arrêtant au 60ème tour, héritait cependant du commandement pour trois tours quand Verstappen s’arrêtait un peu plus tôt (57ème).
Les derniers tours voyaient une belle bagarre entre Alonso et Perez pour la 3ème place. A plusieurs reprises, le Mexicain s’approchait tout près de l’Espagnol et trouvait la faille à deux tours de l’arrivée. Ce n’était pourtant pas fini pour Alonso, qui repassait par l’extérieur dans la Curva del Sol. Perez jouait son va-tout dans la ligne droite d’arrivée mais échouait pour 53 millièmes sur la ligne. C’est donc Alonso qui rejoignait Verstappen et Norris - très solide pour une sixième deuxième place - sur le podium.
Derrière Perez, Stroll décrochait une 5ème place rafraichissante, devant Sainz, Gasly, Hamilton, Tsunoda et Ocon, 10ème, sur une stratégie à trois arrêts.
Le classement était complété par Sargeant, Hulkenberg, Ricciardo et Piastri.
Les deux Alfa Romeo devaient abandonner pour raisons mécaniques, Zhou avant Bottas (41ème tour), tout comme Russell (moteur) à l’approche de l’arrivée.
Max Verstappen arrivera donc à Las Vegas, dans deux semaines, avec une 52ème victoire en poche, la 17ème de la saison. Sergio Perez, quant à lui, profite de la mauvaise performance d’Hamilton, pour augmenter son avance et reprendre un peu d’air au championnat. (René-Jean Labrique / Photos F1 & Georges de Coster)